Il aura fallu deux ans pour qu’un projet de valorisation de la viande de gibier issue de la chasse en forêt domaniale de Compiègne voie le jour grâce à un partenariat entre l’ONF et le Secours populaire dans l’Oise.
À l’origine, une rencontre entre deux hommes : David Ermacora, entrepreneur, et Jean-Yves Caullet, président du conseil d’administration de l’ONF, qui ont décidé de convertir une idée « logique » en une véritable action sur le terrain en faveur des plus démunis.
Avec des forêts domaniales qui regorgent de gibier et une pression de chasse en constante augmentation, la viande de gibier, notamment de sanglier et de cerf, est de plus en plus abondante et peut trouver sa place ailleurs que dans les assiettes des chasseurs.
Toute une filière a dû être mise en place pour que le gibier prélevé par les membres de l’association GICAST, locataires et partenaires de l’équilibre forêt-gibier ONF, puisse être récolté, travaillé, transformé et surgelé dans les meilleures conditions. Cela a commencé par le choix d’un prestataire qui a décidé de ne pas vendre ses services de préparation mais de conserver une partie de la venaison en contrepartie.
Ainsi, vendredi dernier à Nogent-sur-Oise, l’ONF a remis au Secours populaire du département pas moins de 1 000 kg de viande cuisinée, soit l’équivalent de 5 000 repas ! Environ 1 250 familles vont donc pouvoir profiter de cette viande à la fois saine, riche et pauvre en matières grasses, qui ne manquera pas, pour certaines, d’agrémenter les dîners de fêtes qui approchent.
Pour Jean-Yves Caullet, cette action, qui est d’ores et déjà appelée à se reproduire au-delà du département, est avant tout une question d’égalité : « C’est un produit noble, tout le monde est loin d’y avoir accès pour des raisons de prix et de disponibilité. Le fait de permettre aux gens qui n’ont pas les moyens d’en profiter est un petit pas vers l’égalité. »
À cette occasion, l’ONF et le Secours populaire ont également signé un partenariat en faveur de l’éducation populaire et de l’aide alimentaire. Concrètement, en plus des repas, l’ONF encadrera des classes vertes en forêt sous forme de visites pédagogiques ou de chantiers participatifs (plantations d’arbres, par exemple).