Le terme de chasse à courre désigne l’acte de recherche, de poursuite et de rabattage d’un animal traqué, jusqu’à son encerclement et sa mort.
Le terme de vénerie désigne, par contre, tout ce qui a un rapport avec la chasse à courre (le groupe de chasseur appelé équipage, les chevaux, la fanfare).
C’est avec la domestication du cheval pour le loisir qu’est nait la discipline de chasse à courre. Destinée à chasser les animaux rapides, la chasse à courre est devenu un sport (Angleterre) ou une pratique traditionnelle (France). C’est sous François Premier que cette pratique s’est transformée en art de vivre séduisant la noblesse Française.
Fortement ritualisées, ces chasses à courre sont toujours des spectacles impressionnants pour le profane. La « tenue de vénerie » institutionnalisée sous Louis XIV impose la redingote à galons, le gilet, la cravate en jabot, la toque et les bottes à chaudrons. Chaque équipage se différencie par les couleurs du gilet, de la tenue et de ses parements et par un bouton, qui lui est propre.
Destiné aux gens fortuné jusqu’au 19ième siècle la chasse à courre c’est peu à peu démocratisé.
Un équipage de chasse à courre est constitué d’hommes à cheval accompagnés de chiens courants (appelés chiens d’ordre) et d’homme à terre tenant en laisse les chiens de recherche (appelés limiers).
Le déroulement d’une chasse à courre est avant tout un programme complet marqué par une fanfare différente signalant chaque phase. Ainsi, le matin, c’est la fanfare du « réveil » qui accompagne le début de la recherche par les limiers tenus en laisse par un valet de chien qui repère un animal tache de l’isoler, de le jauger sans le faire fuir.
Le valet revient alors faire son rapport au point de rendez-vous des chasseurs.
Le corps signale alors le « départ » et les veneurs, à cheval, partent en chasse accompagnés des chiens courants. Les hommes et les chiens se guident mutuellement, les premiers utilisant leur connaissance du terrain, les autres leur flair.
L’animal traqué est contraint de s’enfuir. On dit que le gibier est lancé. Il rusera, parfois involontairement, pour échapper à ses poursuivants. Chacune de ses ruses fait l’objet d’une sonnerie de corps différentes signalant à tous la configuration de chasse. C’est pourquoi les chasses à cour sont si souvent musicale
Les ruses
Les ruses pratiquées peuvent être les suivantes: Le change, le passage de rivière ou d’étang, le forlonger et les doubles voies.
– Le change consiste pour l’animal à traverser une région où vivent d’autres animaux de la même espèce. Ce qui sème la confusion dans la meute. D’où l’importance d’avoir des chiens de qualité. Le change est très rarement sonné en chasse pour ne pas attirer l’attention de l’animal ni perturber le travail des chiens.
– Traverser un ruisseau, une rivière ou un étang est annoncé par le « Bat-l’eau ». L’animal traverse ou suit le lit d’un ruisseau. La voie alors se perd dans l’eau, les chiens essaient alors de repérer l’endroit où l’animal à repris pied.
– Forlonger, c’est à dire prendre un telle avance sur ses poursuivants que son sentiment (son odeur), disparaît. La voie est presque perdue et c’est alors une question de temps. Si la journée n’est pas trop avancée, si les chiens ont bon nez, si le temps est beau, si, si… la fin de journée met souvent un terme à la chasse. La seule chose qui puisse arriver c’est que l’animal ne se sentant plus poursuivi se mette à ralentir.
– Les doubles voies sont une ruse qui est destinée à ralentir l’action des chiens. L’animal chassé revient sur ses pas et prend une autre direction après quelques centaines de mètres. Les chiens alors, balancent, essayent de trouver la sortie. Pendant ce temps l’animal prend de l’avance.
L’Hallali
La poursuite peut ainsi durer plusieurs heures jusqu’à ce que la cible soit contraint de faire face ou de capituler, acculé par les chiens et la fatigue. Dans cette situation, les veneurs sonnent alors « L’hallali sur pied ». L’animal épuisé se réfugie très souvent dans un étang, et alors tué par les chiens ou par l’homme intervenant à la dague, à l’ épieu ou parfois même à la carabine. Les veneurs sonnent alors « L’Hallali par terre ».
La curée
On retire alors les meilleurs morceaux que l’on distribue généralement aux amis ou aux voisins sur les terres desquelles nous sommes passés. Les bas morceaux sont rassemblés sur la peau de l’animal, la nappe, que l’on donne aux chiens. On sonne « La curée » . L’équipage finira par sonner sa fanfare personnel,.
Chassé dans une forêt qu’il connait depuis sa naissance, doué de ruses innées qui trompent et égarent la meute tout au long du laisser-courre, l’animal de chasse gagne la partie au minimum une fois sur deux pour le cerf ou le sanglier. Le chevreuil pour sa part réussit à semer la meute trois fois sur quatre. Chasse écologique s’il en est, la vénerie prélève selon les espèces entre 1 pour 100 et moins de 1 pour 1000 du cheptel. Sur une population de cerfs de 100.000 têtes, 35.000 sont tués à balles, 1000 à courre. Les chevreuils, eux, sont 1.200.000. 450.000 doivent être prélevés, 1000 le seront à courre. Les sangliers sont près de 800.000; 400.000 prélèvements annuels à balles, 400 à courre.