Se former grâce aux fédérations des chasseurs

A une époque où beaucoup d’entre nous cherchent à apprendre et à découvrir de nouvelles pratiques… on ignore souvent que des formations de grandes qualités sont dispensées au sein des fédérations départementales de chasse !

Et on ignore aussi qu’il est généralement possible d’y participer sans être chasseur, sans résider dans le département et, cerise sur le gâteau, qu’elles sont très peu onéreuses (10, 20, 30… 50 euros maximum).

Et, même si une part importante de ces fédérations s’en tiennent aux formations qui sont dans leurs prérogatives principales (permis, chasse accompagnée, chasse à l’arc…) certaines d’entre elles se montrent particulièrement inventives et diversifiées dans leur offre (formation cuisine, salaison, terrine, taille et greffe des arbres fruitiers, reconnaissance des champignons…).

Il suffit généralement d’envoyer un mail à la fédé’ organisatrice pour vérifier que l’on peut participer et s’inscrire. Il faut d’ailleurs noter que nombre de ces formations ont justement pour but de créer des ponts entre les chasseurs et les autres pratiquants de la nature.

Vous trouverez dans cet article un bon débriefing du travail d’analyse que j’ai effectué auprès des sites internet des fédérations de chasse. Et je vous engage vivement à fouiner à votre tour afin de bénéficier de ce très riche réseau et de gagner en connaissances et compétences !!!

Les principales formations proposées

Les formations que l’on peut retrouver dans presque toutes les fédérations sont celles qui sont nécessaires à certaines pratiques cynégétiques. Elles sont au nombre de 6 : permis de chasser, chasse accompagnée, piégeage, garde particulier, chasse à l’arc et sécurité.

1 – la formation au permis de chasser. On peut le passer à partir de 15 ans (permis délivré par l’ONCFS à 16 ans), pour une somme très modique (Beaucoup de fédérations proposent le permis à 0 euros – renseignez vous, ça vaut le coût !).

Notez que dans le Bas Rhin vous pouvez passer une équivalence pour le permis allemand (nettement plus corsé que le français, vous y apprendrez notamment le tir au pistolet sur sanglier courant), et que dans le Nord une formation au permis spécial dames est proposé !

2 – la formation chasse accompagnée, qui permet de chasser à partir de 15 ans en partageant le fusil de son (ou de ses) accompagnateur(s). (on peu passer la formation à 14 ans)

3 – la formation piégeage, ouverte aux non-détenteurs du permis de chasse, dispense en deux journées les techniques, les espèces concernées et d’une manière générale tout ce que revêt cette pratique. Suite à cette formation, vous vous verrez remettre l’agrément de piégeur sans lequel vous n’avez pas le droit de pratiquer en France.

En outre, un certain nombre de fédé’ proposent une formation recyclage ou approfondissement pour les personnes n’ayant plus pratiqués depuis quelques années.

4 – la formation de gardes particuliers dont l’objectif est d’obtenir la reconnaissance d’aptitudes techniques nécessaires à la fonction de garde particulier. Plusieurs départements proposent aussi garde forêt, garde pêche, garde du domaine public routier…

5 – la formation chasse à l’arc, connaissances techniques et pratiques… à noter que sans l’attestation que vous recevrez à son issue, il vous sera impossible de pratiquer cette magnifique chasse sur le territoire français.

6 – Les formations à la sécurité sont diverses et variées : sécurité générale, sécurité en battues, sécurité chef de lignes, sécurité palombière en Gironde…

Dans certaines fédé’ il n’est d’ailleurs pas possible de prendre sa validation sans, comme c’est le cas par exemple en Haute Savoie.

Parfois, ces formations sont couplées avec une journée de chasse « offerte ». Ainsi dans les Vosges la formation sécurité en battues permet de réviser ce qu’on vient d’apprendre en pratiquant dans le splendide territoire vosgien.

La sécurité peut revêtir plusieurs formes, c’est la raison pour laquelle plusieurs fédérations proposent des séances de maîtrise du fusil pour les jeunes permis et autres réglages des armes et des optiques sur cibles fixes ou mouvantes afin d’augmenter la qualité et la sécurité des tirs.

Dans le même ordre d’idée, les fédérations proposent presque systématiquement une formation venaison, délivrant un bordereau vous autorisant à faire les premiers examens du gibier afin de déceler les éventuelles maladies de celui-ci et de réduire les risques sanitaires.

Enfin, au chapitre de la sécurité, il est intéressant de noter que malheureusement assez peu de fédérations proposent des formations aux premiers secours.

C’est à mon avis un manque important. Nous sommes porteurs d’armes dans des terrains accidentés, les risques sont sérieux et je suis convaincu que d’ici peu cette formation rejoindra le peloton des formations obligatoirement dispensées par les fédérations.

Les formations accès « chasse »

Viennent ensuite les formations qui reflètent les spécificités des régions dans lesquelles elles s’exercent.

La plus couramment proposée est la formation « corvidés ». Chasse ludique et nécessaire ; on sait en effet que la bonne gestion d’un territoire de chasse passe par là. Près d’une fédération sur 4 la proposent.

On retrouve ensuite, selon les endroits, des formations à la chasse aux pigeons, bécasses, perdrix, aux gibiers d’eau… Ces formations s’accompagnent bien souvent d’une mise en pratique. (J’ai ainsi pu pratiquer la chasse aux alouettes dans la Meuse avec la très sympathique « Confrérie de chasse à l’alouette »… )

Des fédérations possèdent même des équipements. C’est le cas par exemple de l’Aube, de la Somme, du Calvados, des Bouches du Rhône, de l’Orne, de l’Hérault qui proposent des formations spécifiques aux gibiers d’eau dans leurs huttes ou gabions pédagogiques.

Ce qui est proposé pour le petit gibier se décline évidemment pour le gros.

On retrouve ainsi régulièrement des formations aux chasses dites individuelles, silencieuses, d’approche ou affut… Au brocard bien sûr, mais aussi au renard, au sanglier, au cerf et au chamois (Haute Savoie, Doubs…)

Dans d’autres cas, on retrouve des caractéristiques liées non pas à la spécificité du gibier mais bien à la spécificité des territoires. Ainsi dans le Bas Rhin, seul le chef de traque étant autorisé à porter une arme dans la traque afin d’achever un animal, une formation spécifique lui est dédié. On peut retrouver ainsi une formation à la chasse à la glu dans le Vaucluse, à la chasse au vol dans le Tarn ou au tir du chevreuil à la grenaille dans le Drôme et le Bas Rhin.

Pour les membres des A.C.C.A

De l’apprentissage des outils numériques dispensé par la fédération du Jura jusqu’à l’aide à la préparation des rencontres de Saint Hubert que l’on peut trouver dans le Cher, c’est tout un panel d’outils qui s’offre aux membres des associations de chasse.

Comme la Drôme, le Puy de Dôme, l’Allier… c’est près d’une fédération sur quatre qui propose des aides et formations spécifiques pour les nouveaux gérants d’association afin des les accompagner dans leurs futures tâches.

Créer des liens entre chasseurs et non chasseurs

Beaucoup de fédérations portent une attention particulière à créer des ponts entre les chasseurs et les autres usagers de la nature. Les formations sont un formidable outil dans ce sens. Ainsi dans le Rhône on peut se former à la communication sur la chasse avec les non chasseurs. Dans le Doubs, une formation est spécifiquement proposée aux élus chasseurs afin de les aider à communiquer au sein de leurs conseils municipaux. En Seine et Marne et dans le Tarn, on forme des animateurs pour l’éducation à la nature.

Dans le même ordre d’idée, des fédé’ proposent des interventions en milieu scolaire afin de sensibiliser les enfants aux questions cynégétiques (Ardèche, Pyrénées Atlantique, Drôme…).

Pour encore plus d’ouverture dans le Tarn ou le Doubs, on peut apprendre à découper et cuisiner le gibier, à faire des salaisons, des terrines… Dans le Doubs toujours, particulièrement en pointe sur le sujet de l’ouverture aux non chasseurs, on propose ainsi des formations à la taille et à la greffe des arbres fruitiers, à la reconnaissance des champignons… Et dans la Marne c’est carrément à une formation musicale que vous êtes conviés puisqu’on peut y apprendre la trompe de chasse !

Pour la préservation de la biodiversité !

Dans ce cadre on retrouve la formation chasseurs sentinelles de la nature dans l’Aube et bien des formations axées sur la gestion de la faune sauvage dans d’autres fédé’. Elles s’axent en général autant sur la chasse que sur la préservation et le développement des espèces fragiles.

C’est ainsi que se sont développées des formations pour développer l’élevage de faisandeaux et perdreaux sous poule naine dans la Nièvre, ou pour le développement des haies, bocages et couverts dans l’Allier ou les Charentes Maritime. La Haute Savoie, elle, dispense une formation accompagnateurs de tirs sélectifs en réserve, qui sont nécessaires au bon développement des animaux évoluant dans ces milieux particuliers.

On retrouve aussi des moments d’animation collectifs, comme les soirées comptage de tétras Lyre en Haute Savoie, des lagomorphes dans la Sartre, l’Hérault, le Rhône… ou des journées de reprise du chevreuil au filet en vue d’analyse et de repeuplement.

Pour nos chiens !

Il est à noter que des fédérations mettent en place des formations spécifiques pour nos auxiliaires de chasse. En Haute Marne, dans le Cher et en Isère, on retrouve des aides au dressage.

Dans cette même idée, des fédérations proposent des formations aux premiers secours canins… une très bonne chose quand on sait les risques auxquels sont exposés nos amis à quatre pattes en action de chasse.

En lien avec les fédérations

Il faut aussi savoir que des formations parallèles sont dispensées par d’autres organismes que les fédérations.

C’est le cas des différentes formations liées à la recherche au sang proposées par l’UNUCR (Union Nationale pour l’Utilisation de Chiens de Rouge) qui dispose d’antennes dans la plupart des départements (pour les hommes et pour leurs auxiliaires de chasse).

Ou encore de la formation au Brevet grand gibier – formation en profondeur dispensée par les associations de chasse aux grands gibiers et se concluant par une validation (un brevet), il est un gage de connaissance et de respect de la faune pour celui qui a l’honneur de l’obtenir.

En conclusion

Pour conclure, je dirai qu’il est assez rare d’avoir accès à une telle diversité de formations, pour des coûts aussi modiques. C’est vraiment une grande richesse.

Si vous êtes chasseurs, vous le saviez peut-être déjà. Si vous ne l’êtes pas, vous le découvrez peut-être !

Bushcrafteurs, randonneurs, promeneurs, usagers de la nature… n’hésitez pas, allez fouiner auprès des fédérations de chasse !

Vous y gagnerez beaucoup !

Enfin, même s’il ne s’agit pas de distribuer des bons points, il me semble important de mettre en avant le travail remarquable de fédérations qui mettent la formation au premier plan de leurs missions ! Leur travail en terme de variété, d’inventivité, d’ouverture et de communication est remarquable.

Post Scriptum :

Pour établir cette analyse, je me suis basé sur les sites internet des fédérations. Hors je sais que certaines d’entre elles proposent plus que ce que leur site reflète.

Je sais aussi que la communication est difficile pour ces structures qui ne disposent pas toujours des finances nécessaires à l’établissement de documents efficaces.

Bref, n’hésitez pas à les contacter directement, vous découvrirez sûrement des choses à côté desquelles je suis passé !

Bonne (s) formation (s) !!!

Beber