Les premières fauches pour récolter du fourrage vont avoir ou ont déjà eu lieu en fonction des secteurs, il s’agit là de la saison de tous les dangers pour les animaux, chassables ou non.
Au moins 5% des surfaces cultivables en France sont en jachère (en fonction des années et des conditions climatiques) selon les règles de la PAC, elles constituent de vraies zones de quiétude pour la faune sauvage qui y trouve bien souvent le gîte et le couvert. Des normes entourent leurs dates de broyages ce qui évite en cette période de tuer de très nombreux grands et petits animaux, mais ce n’est pas le cas des prairies qui sont à vocation fourragère.
En effet, il existe un peu partout, de nombreuses parcelles où pousse tout simplement de l’herbe qui va être fauchée plusieurs fois l’année afin notamment de nourrir le bétail. Aucune législation n’entoure cette culture et actuellement, vont, ou ont déjà commencé, les premières fauches qui peuvent entrainer de très gros dégâts parmi les faisans, lièvres, perdreaux et chevreuils.
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Nous sommes en pleine saison des naissances et les jeunes chevrillards d’à peine quelques jours n’ont pas encore conscience du danger, et devant le bruit d’une machine agricole, leur réflexe est de se figer, mettant grandement leur vie en péril. Une étude menée en Allemagne estime qu’environ 100 000 chevreuils sont ainsi tués chaque année par les engins de fauche, un désastre donc mais que l’on peut tenter de réduire si l’on s’en donne le temps et les moyens.
Utiliser des drones thermiques
C’est la solution qui se développe de plus en plus. Portée notamment par les fédérations départementales des chasseurs qui s’en équipent, l’utilisation de ces drones munies de caméras thermiques permettent de survoler d’importantes zones à la recherche de chevrillards. Les opérations sont souvent réalisées le matin ou les différentiels de température permettent une meilleure reconnaissance. Les chevrillards ainsi repérés peuvent être déplacés gentiment en dehors de la parcelle ou alors simplement matérialisés de façon à ce que lors de la fauche la zone où ils se trouvent soit évitée.
Cette technique demande des moyens humains et financiers mais apporte de très bons résultats sur les grands animaux.
Utiliser un chien d’arrêt
Une méthode moins connue du grand public que l’on doit directement aux chasseurs est l’utilisation de chiens d’arrêt. Le principe de se promener comme en action de chasse avec un ou plusieurs chiens dans une prairie juste avant que celle-ci ne soit fauchée afin de repérer les chevreuils mais aussi les couvées de faisans, perdrix et les lièvres. Cette méthode permet donc de sauver beaucoup plus d’animaux et s’avère relativement fiable grâce aux puissants odorats des chiens mais elles sera évidemment très longue… On ne « rabat » pas une prairie de plusieurs hectares en quelques minutes. Autre avantage, si un nid d’oiseaux est trouvé, les œufs peuvent être ramassés puis mis à couver pour ensuite relâcher de beaux faisans ou perdreaux naturels sur le territoire !
Utiliser des barres d’envol ou d’effarouchement
La barre d’envol est un outil agricole placé devant les tracteurs pendant qu’ils fauchent. Des chaînes lourdes et bruyantes battent le long d’un grand tube métallique pour effrayer le gibier. Cela permet notamment de faire envoler un animal qui couverait son nid, ou de faire fuir un chevreuil tout en alertant le conducteur du tracteur de la présence de celui-ci. Loin d’être fiable à 100% les barres d’envol permettent malgré tout de sauver de nombreux animaux et restent le moyen le plus simple et le moins coûteux. Souvent les fédérations des chasseurs, voire mêmes les ACCA, s’en équipent et les prêtent aux agriculteurs locaux. Cela ne coûte juste qu’un peu de temps pour atteler la machine.
Toutes ces méthodes sont mises en place par les chasseurs en faveur de la biodiversité, si de nombreux médias locaux relaient à présent ces actions elles restent encore trop méconnues du grand public qui pense que la chasse reste uniquement un loisir mortifère. Bien au contraire !
2 réflexions sur « Dangers du fauchage : comment éviter aux animaux de se faire tuer »
Bravo pour votre engagement.
La faucheuse passe à côté de chez moi sans prévenir sur une immense prairie en fleurs. Après son passage les rapaces tournent pour récupérer les morceaux d’animaux …. Je suis dégoûtée.
BD
Très bien.
A savoir que pour cette saison 2024, j’ai créé une association « Drone Passion Environnement », pour la recherche des jeunes animaux avant les fenaisons et récoltes, en Limousin et Bourbonnais, à l’aide d’un drone équipé d’une caméra thermique.
A ce jour je suis bien seul, car les ACCA et FDC, ne m’ont portées aucune aide, pour développer ce projet.
Alors, ou est la protection de la biodiversité de ces gens là ?
Encore merci aux participants de ma campagne « Ulule », qui m’ont apportés un soutien non négligeable, contrairement aux fondations, organisations, ACCA/FDC et bien d’autre, qui sont restés dans leurs bottes.
Bravo pour les publications de « Passion la Chasse » et encore longue vie.
Amicalement,
Thierry.