La présence du loup dans les Ardennes inquiète les éleveurs et met les autorités dans l’embarras

A la fin du mois d’avril, des attaques de loups ont fait beaucoup de dégâts dans un élevage ovin de Thénorgues dans les Ardennes. Jusqu’ici, les constatations officielles avaient écarté la piste du loup et s’orientaient plutôt vers celle d’un ou plusieurs chiens errants. Finalement, des tests financés par les éleveurs eux-mêmes ont démontré la présence de l’ADN d’une louve sur les brebis tuées.

19 brebis tuées et 20 blessées par le loup à Thénorgues.

Peu de temps après l’attaque sur les moutons de l’élevage de Thénorgues, une autre attaque s’est produite dans la commune voisine de Briquenay. Cette nouvelle attaque allait permettre aux autorités d’orienter définitivement l’enquête vers la présence potentielle d’une bande de chiens errants ou d’un chien tout seul.

Le vétérinaire qui a observé les dégâts causés sur les quatre moutons morts et les deux blessés de Briquenay a affirmé qu’un loup aurait fait plus de dégâts. L’éleveur lui même soutient la thèse du vétérinaire et de l’OFB qui a placé des pièges photographiques dans la région suite à l’attaque de Thénorgues mais sans apercevoir ni loups ni chiens errants.

Pourtant, suite à ces déclarations, un nouveau rebondissement est survenu dans cette affaire.

La Fédération des Éleveurs de Moutons des Ardennes a fait faire ses propres relevés suite à l’attaque sur l’élevage de Thénorgues ou un prédateur avait tué 19 brebis et en avait blessé 20 au passage.

Des prélèvements salivaires ont été réalisés sur les brebis attaquées et les échantillons ont été expédiés vers un laboratoire possédant la certification médico-légale basé en Allemagne.

Leurs résultats sont sans appels, l’ADN d’un loup est bien présent dans les échantillons. Le laboratoire a même pu identifier qu’il s’agissait d’une femelle. Il n’y a donc plus de doutes, une louve se trouve bien dans les Ardennes et aurait donc attaqué les brebis de Thénorgues.

Les éleveurs dénoncent un manque de sincérité de la part des autorités.

Alors que tout était fait pour orienter les recherches vers un ou plusieurs chiens errants, ce sont les éleveurs qui ont dû faire le travail des agents de l’État et procéder à des prélèvements ADN qui ont permis d’identifier la présence du loup.

On peut imaginer que des tests ADN ne peuvent être menés pour chaque évènement qui se déroule dans le monde rural mais tout de même, pour 19 brebis tuées et 20 blessées, il y a de quoi se poser des questions sérieuses sur la présence ou non du loup.

Cette preuve de la présence d’une louve dans les Ardennes met bien dans l’embarras les autorités comme les élus qui vont désormais devoir donner des explications aux éleveurs du département qui soupçonnent ces derniers de vouloir éviter de regarder la réalité en face.