La souffrance animale doit-elle être prise en compte dans le prix de la viande? C’est la question que se pose la Cour des comptes de l’Union européenne à travers un document d’analyse qui a été publié en ce début de semaine.
Le document vise à mettre en avant le manque de données sur la souffrance animale avant l’abattage mais aussi sur le manque d’efficacité des sanctions en cas de mauvaise pratique.
Ce qui est principalement mis en cause par le document, c’est le transport des animaux. L’administration pointe du doigt le fait que certains producteurs optimisent au maximum l’exploitation de la différence des coûts entre les pays, ce qui fait que parfois, un seul animal a pu connaître 3 ou 4 pays différents avant abattage.
L’autre point noir que relève la Cour des comptes est le faible impact des sanctions en cas de contrôle : « Par exemple, la Commission a constaté lors d’un contrôle qu’une amende de 250 euros avait été infligée pour le transport d’un taureau à la patte cassée, alors que la valeur marchande d’un taureau une fois abattu peut s’élever à environ 1 500 euros. »
Plusieurs pistes sont proposées dans l’analyse pour améliorer le circuit de la production de viande en Europe et l’une d’entre elles est justement de quantifier et de répercuter la souffrance animale dans le prix de la viande :
Le niveau de bien-être animal n’est pris en compte ni dans le coût du transport, ni dans le prix de la viande. L’élaboration d’une méthode de tarification de la souffrance animale pourrait être l’occasion d’introduire des systèmes d’incitation encourageant les sociétés de transport à prévenir les manquements en matière de bien-être animal, et de réduire au minimum l’attrait économique des pratiques non conformes.
A la lecture de ce genre de document, il semblerait bien que les producteurs locaux et la filière venaison aient de très beaux jours devant eux si ce projet devait aboutir.