La coupe est pleine pour les agriculteurs du Gers qui ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol avec quelques actions coup de poing dans la soirée du mardi 14 novembre. Usés par des normes ou des contrôles toujours plus contraignants issus des organismes de l’État et les retards de paiements des indemnisations liés, entre autres, à la grippe aviaire, les agriculteurs ont décidé de frapper fort.
Une situation devenue trop difficile pour les exploitants agricoles du Gers.
C’est donc dans la soirée de ce 14 novembre que les agriculteurs ont répondu à l’appel de la Coordination Rurale 32 et se sont rejoints pour mener plusieurs actions fortes ayant pour but d’exprimer leur colère.
La première institution visée lors de cette soirée a été la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) située à Auch.
Les agriculteurs sont en colère contre cette administration pour plusieurs raisons, généralement liées aux différents épisodes de grippe aviaire qui ont décimé une grande partie du cheptel des éleveurs de canards du département.
Alors que certains éleveurs ont tout perdu à cause de cette maladie, des pressions auraient été exercées par l’organisme sur les professionnels qui n’ont encore touché aucune indemnisation des mois après le dépeuplement de leur exploitation.
Des contrôles de biosécurité auraient également été réalisés alors même que des opérations de dépeuplement étaient en cours dans des exploitations, ce qui plombait encore davantage l’activité de certains agriculteurs qui venaient juste de tout perdre.
Pour continuer dans les défauts de paiement, les aides de la PAC n’ont toujours pas été versées aux agriculteurs qui connaissent pourtant de gros problèmes de trésorerie suite aux différentes épidémies comme celle de la grippe aviaire mais aussi de la maladie hémorragique épizootique.
Une action forte de la part des agriculteurs du Gers.
Pour faire bouger les lignes, les agriculteurs ont donc bâché l’entrée de la DDETSPP. Sur cette bâche on pouvait lire « Foutez-nous la paix, Laissez nous travailler ».
Sur l’affichage signé CR32, un « Arrêté syndical » était scotché et indiquait une fermeture administrative fictive de l’établissement avec une liste des griefs des agriculteurs :
- Non respect des propriétés privées : exploitations,
- Prises de photographies et diffusions sans autorisations des propriétaires,
- Non respect d’arrêtés préfectoraux,
- Non respect d’arrêtés ministériels,
- Non respect des vies privées d’autrui,
- Divulgation d’information confidentielle,
- Délit de sale gueule,
- Diffamation,
- Manque total d’humanité envers nos éleveurs,
- Refus de soumettre des informations aux éleveurs sur leurs dossiers,
- Dénonciation calomnieuses dans le but de nuire à une ou des exploitations.
La liste est relativement étoffée et le document s’est retrouvé également épinglé sur les voitures des agents de la DDETSPP qui ont pu le découvrir sur leurs pare-brises le mercredi matin.
Afin d’être certains d’être entendus par l’État, les agriculteurs ont également décidé de frapper directement les radars du secteur en les entourant de film noir recouverts des inscriptions en faveur des agriculteurs.
Les agriculteurs espèrent que cette action permettra à l’État de prendre la mesure de la situation et que l’administration réagira vite en ce qui concerne les indemnisations mais aussi faire en sorte que les exploitants puissent travailler sans subir la pression incessante des agents de l’État.
Dans le cas contraire, la Coordination Rurale du Gers assure qu’elle pourrait mener d’autres actions d’ampleur dans les semaines à venir.
2 réflexions sur « Gers : les agriculteurs en colère ont bâché plusieurs radars pour exprimer leur ras-le-bol »
Ce gouvernement est vraiment en dessous de tout là il s’agit d’indemniser…..si c’était pour taxer le ministère du déficit aurait agit….
Ils sont gentils les agriculteurs d’avoir seulement bâché les radars à qui ils auraient pu faire un mauvais sort. Quand on pousse les gens à bout, la colère légitime peut parfois devenir violente !