C’est une excellente nouvelle pour la biodiversité. La grue cendrée qui a fait l’objet de nombreuses attentions en Camargue, s’est développée au point d’atteindre aujourd’hui plus de 26.000 individus contre 300 16 ans plus tôt. Une réussite que l’on doit à une identification précise des facteurs qui nuisent à une espèce et un suivi approprié comme l’indique Jean Jalber, directeur de la Tour du Valat, l’institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes.
S’il faut assurément se réjouir de cette réussite et du développement des grues cendrées, l’augmentation considérable de la population implique désormais de nouveaux enjeux, surtout au niveau des cultures.
La grue cendrée se nourrit certes d’insectes mais aussi de graines, d’herbes et de jeunes pousses. Elle apprécie donc « nettoyer » les champs de blé, de colza ou les rizières après la récolte mais le risque avec une telle densité d’oiseaux, c’est qu’ils se nourrissent dans les champs avant que les les cultures ne soient levées.
Il faut donc réfléchir à des solutions. L’effarouchement est une des principales mesures à mettre en place selon l’institut mais d’autres mesures pourraient être mises en place en collaboration avec les agriculteurs.
Ces derniers pourraient être amenés à retarder le travail des sols en amont, afin de garder sur place les grues cendrées. Les pertes liées à ce décalage seraient potentiellement récupérées via une politique de valorisation touristique dont bénéficieraient les agriculteurs.
Des réunions ont déjà eu lieu entre les différents acteurs comme la Tour du Valat, l’OFB, le Syndicat Mixte, le CEFE-CNRS et les agriculteurs afin de trouver des moyens d’éviter que la présence des grues cendrées ne devienne une charge pour ces derniers.