Dans le Jura, un projet de centrale photovoltaïque avait pour objectif de raser 50 hectares de forêt pour s’installer. Pour sauver ce coin de nature, une alliance que l’on pourrait qualifier de « contre-nature » a vu le jour et les résultats parlent d’eux-mêmes.
Un projet imposant pour « défricher » la forêt.
Des industriels ont pour ambition de fournir toujours plus d’énergie verte à leurs clients et pour ce faire, ils n’hésitent pas à investir dans du terrain, beaucoup de terrain.
A Loulle et Mont-sur-Monnet, dans le Jura, la forêt est une partie imposante du territoire communal mais là ou certains y voient une forêt, un poumon de la nature, un refuge pour la biodiversité et une zone à protéger, d’autres voient une friche potentielle pour des équipements dernier cri.
Sur ces deux communes, une société énergétique planifiait de raser 122 hectares de bois pour y implanter des panneaux photovoltaïques imposants qui permettront d’alimenter en électricité plusieurs villes et villages alentours.
Inquiets pour ce coin de nature près de chez eux, les chasseurs ont tenté d’alerter les habitants des communes. De leur côté, les militants naturalistes ont fait de même et un jour, ils ont décidé de s’allier.
Chasseurs et naturalistes solidaires pour la forêt.
Si habituellement, les naturalistes sont plus habitués à manifester contre eux, ils ont décidé de partir à la rencontre des chasseurs pour instaurer un dialogue et échanger sur la nécessité de s’opposer au projet photovoltaïque.
Une requête que les chasseurs ont accepté car, de leur côté aussi, on s’inquiète de l’avenir de ce coin de nature qui risque de disparaître.
Comme l’explique le média Reporterre, cette rencontre a permis dans un premier temps de s’allier pour réduire considérablement l’ampleur du projet qui est passé de 122 hectares à 49 en décembre.
Mais le collectif continue d’œuvrer pour sauvegarder la forêt et même pour une cinquantaine d’hectares, chasseurs, naturalistes, promeneurs et riverains ont continué de se mobiliser.
Certes, les réunions et les échanges ont parfois été compliqués entre chasseurs et naturalistes, mais plus par manque habituel de dialogue que par réelle opposition. Des chasseurs réticents ont finalement apprécié échanger avec ceux qu’ils voyaient au départ comme des empêcheurs de tourner en rond tandis que des naturalistes ont même participé à des actions de chasse pour mieux connaître leurs nouveaux partenaires :
« Punaise, j’ai bien évolué dans mon rapport à la chasse. Avant je les catégorisais comme des gros machos débiles en 4×4 qui tuent par hobby. Finalement, c’est ça être naturaliste : notre curiosité nous pousse à se rendre compte que ce n’est jamais tout noir ou tout blanc. «
Finalement, l’union a fait la force et le préfet a récemment pris un arrêté pour refuser que la parcelle ne soit défrichée.
Il faudra garder un œil sur les suites que le promoteur va donner à l’affaire mais le groupe nouvellement créé n’hésitera pas à aider d’autres associations en cas de besoin sur la même thématique.
Une histoire qui démontre que même si on ne partage pas les mêmes points de vue à 100%, si on se respecte et que l’on s’écoute, chasseurs, écologistes, naturalistes, et tous les usagers de la nature peuvent s’entendre, voire même s’unir dans des causes communes.
Une réflexion sur « Chasseurs et naturalistes permettent de sauver 50 hectares de forêt dans le Jura »
Bonjour. Ah quand « l’homme » fait preuve d’intelligence…Tout n’est peut-être pas « foutu »…
Félicitations aux deux parties.