L’Ifop a réalisé une étude dont elle a publié les résultats hier sur les réseaux sociaux, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les chasseurs sont clairement pointés du doigt comme de gros machistes voire des violeurs en puissance.
C’est à travers une étude intitulée « Enquête sur les rapports au genre et à la politique des amateurs de viande » que l’on retrouve différentes questions qui mettent en parallèle la consommation de viande et l’adoption de comportements sexistes.
Si dans les débuts de l’étude, il est facile de comprendre que les chiffres traitent de l’échantillon qui a été sondé du 5 au 7 septembre 2022 par questionnaire auto-administré en ligne, quelques pages laissent perplexe en ce qui concerne la fraicheur des informations et leur véracité.
C’est notamment le cas d’une page concernant les chasseurs :
« Etude IFOP pour DARWIN NUTRITION réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 7 septembre 2022 auprès d’un échantillon de 2 033 hommes, représentatif de la population masculine française âgée de 18 ans et plus »
En ce qui concerne la part de chasseurs qui ont été questionnés, c’est le flou total. Combien sur les 2033 hommes de l’échantillon sont chasseurs, ancien chasseurs ou non chasseurs?
Puis si l’on se penche sur les annotations entre les questions, on peut lire des références qui correspondent manifestement à des études antérieures qui ont été reprises pour justifier des chiffres indiqués : Ifop–Elle 2019, Ipsos–Mémoire traumatique 2016, Ined–Famille 2013, Eurobaromètre et EVS 2018.
Des sources datant de 2013 sont citées, il est pourtant peu probable d’en sortir des tendances représentatives d’un sujet qui a autant évolué dans la société que celui du respect de la femme en 2022.
De plus, on ne retrouve pas non plus de traces du nombre de chasseurs interrogés sur l’échantillon total si l’on recherche les rapports d’études antérieures menées par l’Ifop dans lesquelles sont reprises les informations relatives aux chasseurs dans cette étude comme :
- « Les hommes et la nouvelle masculinité » Ifop pour ELLE 2019
- « France – Situation de couple, intentions de fécondité et opinions sur la famille (2013), FAMILLES, ELIPSS novembre sur le site de l’Ined
Il ne semble d’ailleurs pas y avoir de ligne concernant les chasseurs dans ces deux rapports enquêtes.
Plusieurs internautes sur les réseaux sociaux se demandent également d’où sortent précisément ces chiffres qui affirment que les chasseurs sont « beaucoup plus imprégnés par les stéréotypes de genre que les non-chasseurs » :
Vous pourriez préciser d’où sortent les réponses à cette question?
Parce que rien dans la methodo/structure de l’échantillon dans cette étude ne mentionne de critère chasseur/non chasseur.
Idem pour les autres études auxquelles cette diapo fait référence.
Merci.— Thomas Drach (@TomDrach) September 22, 2022
Visiblement, il serait bon que l’Ifop puisse faire des éclaircissements sur sa méthodologie et sur les chiffres publiés cette semaine.