Depuis 1 an maintenant, les chasseurs, en tant que véritables sentinelles de la nature, constatent que les chevreuils subissent, dans de nombreux départements de France, une hausse de leur mortalité.
Que ce soit au printemps, en été ou pendant la froide saison, des chevreuils sont retrouvés morts ou en train de mourir de manière isolée. Souvent, hormis leur état de relative maigreur, on observe des diarrhées salissant l’arrière-train des animaux. Ce sont ces formes « d’entérites » qui causent la mort des animaux.
Beaucoup suspectent une trop grande consommation de colza, mais à ce niveau de mortalité, il faut plus que des suspicions et surtout comprendre ce qui se passe.
Le réseau SAGIR, dont la mission principale est de veiller à l’état de santé de la faune sauvage, a pris en considération ce problème. De nombreuses analyses de dépouilles d’animaux sont effectuées depuis plusieurs mois. La principale préoccupation est avant tout de pouvoir exclure certaines maladies transmissibles, ce qui semble être le cas.
Voici un communiqué qui donne un peu plus d’explications sur le phénomène. Si une épizootie semble écartée, le phénomène n’est pas encore totalement clair, et il semble que la cause soit multifactorielle.
« Ce message pour vous informer que nous recevons de nombreux signalements de mortalité sur l’ensemble ou presque des ruminants sauvages (cerf, chevreuil mouflon, chamois) avec une prédominance des signalements pour le chevreuil, depuis plusieurs semaines voire mois, sur une grande partie du territoire hexagonal.
Ce qui change par rapport aux années précédentes pour les chevreuils, c’est qu’il y a une proportion non négligeable d’adultes. Certains sont en très bon état corporel mais la plupart sont dans un état de maigreur avancé. Nous n’avons pas eu le temps d’analyser finement les données d’Epifaune (incomplètes) pour caractériser plus avant le signal et le comparer aux années précédentes. Toutefois, nous épluchons les rapports de nécropsie et d’histologie au fur et à mesure qu’ils nous parviennent, dans les départements où ITD et LVD nous ont alertés et où l’on a accompagné le diagnostic.
Pour le moment aucune infection sous-jacente prédominante n’a été mise en évidence (ou bien elles ont été exclues – ex CWD), telle qu’une infection à M. granulomatis (seulement quelques cas ponctuels), FCO et MHE (on a des expositions mais sans évidence d’impact morbide). Les animaux sont très maigres mais les réservoirs gastriques sont pleins et on note la présence de contenu intestinal (diarrhée mais pas tout le temps) indiquant qu’il n’y a pas de stase digestive et qu’ils s’alimentent. Ces animaux sont souvent polyparasités.
L’étude des contenus ruminaux d’une dizaine de chevreuils issus de plusieurs départements distants a révélé que les plantes sont globalement peu digérées et ne correspondent pas au régime alimentaire de référence. Normalement la panse est le reflet du régime alimentaire des 3 derniers jours, on doit donc observer des plantes avec des états de décomposition différents. Par ailleurs des insectes/tiques/asticots/poils ont également été mis en évidence, évoquant un léchage intense des animaux. Enfin, les espèces de végétaux entrant dans le régime alimentaire habituel des chevreuils ont été observées telle que ronce, lierre et glands mais des observations atypiques sont à signaler et notamment la présence de :
-maïs, voire des germes de maïs dans quelques panses,
-Prunus padus (dirurétique )
-poacées (luzule, fétuque) en quantité importante
-suspicion de moisissures (sur glands notamment)
L’ensemble de ces éléments est compatible avec la consommation de ressources inhabituelles et inadaptées à la physiologie digestive et les besoins énergétiques du chevreuil, qui peut expliquer la dégradation de l’état corporel et le polyparasitisme secondaire observés. Le report sur ces ressources pourrait s’expliquer par un changement de cortège floristique dans l’écosystème, un stress végétal rendant les ressources habituelles immangeables, une compétition accrue pour la ressources entre ruminants sauvages (cerf-chevreuil notamment), liés aux changements climatiques et aux conditions environnementales particulières cette année.
Le diagnostic de ces mortalités repose donc principalement sur l’étude de l’écologie alimentaire et de son évolution. Le réseau SAGIR permet d’exclure certaines étiologies et d’émettre des hypothèses en matière de stress environnemental.
Plusieurs éléments ces dernières années viennent également interroger l’adaptation du chevreuil au changement climatique et plus largement celui des cervidés : pour mémoire, en parallèle, depuis plusieurs années, on décrit quelques cas d’absence/rupture de diapause chez le chevreuil ainsi que des cas d’intoxications végétales chez le cerf y compris ceux en très bon état corporel. »
18 réflexions sur « Mortalité inquiétante du chevreuil en France : ce que l’on sait »
Bonjour,une histoire vraie il y a 10 ans environ,un agriculteur traite son colza ,et le lendemain ou surlendemain, il se rend au bistrot à côté de sa ferme ,boire un café, et le sujet de discussion au comptoir était l’hospitalisation de clients d’origine portugaise ayant mangés du colza(une tradition au Portugal apparemment, colza pris dans les champs)donc mauvais pour les hommes……mauvais pour les animaux !!bien sûr, je ne dis pas que c’est la raison,mais nous avons de plus en plus de « chevreuils de plaine »,chose qui n’existait pas il y a 20 ans dans mon secteur .,les facteurs sont peut-être divers,affaibli les parasites s’en donnent à cœur joie.
Beaucoup, beaucoup trop d’animaux sur le territoire.
Pour avoir travaillé de nombreuses années sur le chevreuil je peux dire qu’une quantité de plus en plus importante de parasites viennent assombrir le destin du chevreuil.
Il y a d’abord les oestres présent dans l’oesophage qui s’y développent et font que l’animal mange de moins en moins d’où l’amaigrissement progressif, diarrhées.
Ces vers parviennent a remonter jusque dans les cloisons nasales et peuvent même atteindre parfois le cerveau.
Et depuis 4 a 5 ans un nouveau parasite de plus en plus fréquent est le varon autrefois très présent chez les bovins. Gros vers pondu par un insecte et qui se développe dans la zone sous-cutanée provoquant des lésions et de l’infection.
Je suis surpris que dans le résultat de cette étude ne figurent pas les effets néfastes de ces parasites qui sont très souvent la cause principale de la mortalité.
j ai remarqué que depuis quelques années nous mettons des blocs de sel a leurs dispositions le nombre de chevreuils contaminé par le varon a diminué a 80 pour cent et pas mal d autre especes viennent aussi sur les blocs de sel
Bonjour. Merci pour votre commentaire. Car ici dans l’Orne je fais exactement le même constat. Grâce à un jeune chevreuil sauvé 2 jours après sa naissance vue que sa mère à été faucher par une voiture celui-ci vie maintenant avec ces congénères et me permets de les observer tout en étant accepter de loin par le groupe. Au début du printemps l’ensemble du groupe mange tout autour des champs de colsa qui sont traiter à chaque fois et depuis 4 ans d’observation certain d’entre eux declanchent des cas de laryngite et en même temps Ils se font attaquer par l’intérieur par ces parasites et en extérieur par les tiques ce qui les affaiblie encore plus. Depuis octobre 2023 ici en Normandie la pluie n’a pas cesser et la non plus cela n’arrange pas les choses car trop de boue et du coup ils se lechent pour se nettoyer et avalent boules de poils et tiques. Donc voilà . Ces animaux n’ont pas tout comme les animaux d’elevage toute une batterie de vaccins et autres traitement pour luter contre tout cela. J’espère de mon côté pouvoir aider à ce que l’homme comprenne mieux les problèmes des chevreuils en continuant à les observer chaque jour.
pourquoi pour cacher la réalité ?
La douve et les strongles sont des parasites que nous retrouvons très souvent chez les ovins , les bovins et qui n épargnent pas les cervidés , une météo humide et des terres argileuses favorisent le développement de ceux-ci .
Attendre les résultats des analyses.
Il serait bon de savoir si c’est le cas aussi dans certaines région comme les Alpes où Pyrénées etc… avant de jeter la pierre aux cultivateurs où autre fabricant de carburant vert mais visiblement même pour certaines personnes mieux vaut trouver de suite un responsable que chercher à comprendre. Je suis chasseur et je rejette la faute aussi aux attributions abusives dans certaines fédération.
Peut on manger sans craintes du chevreuil ? Un chasseur m en a donné
L’ensilage de maïs est un poison pour les chevreuils mais certains en mettent en forêt pour agrainer les sangliers en plus d’être interdit ils empoisonné les chevreuils et cette année ils sont plein de tique et les cervidés on en plus que les autres années
Un simple rééquilibrage naturel, dans certains territoires ils sont tellement nombreux qu’ils ont bouffé toute leur nourriture habituelle tel que les bourgeons des régénérations forestières .
ils se rabattent sur des nourritures inhabituelles telles que des cultures abondamment traitées aux pesticides à certaines periodes.
Ah, toutes cette faune de plus en plus artificiellement nourrie !!!! Nos delices de fin d’année, Miam.
Et la douve avec ce taux d’humidité depuis bientôt un an.Cela s’est produit à la fin des années 90
L’agriculture intensive tue la faune en sacrifiant tous les herbages et pâtures pour cultiver des patates, maïs , colza etc … arrosés de pesticides…
Et les chasseurs paient des études coûteuses pour cacher la réalité…
Pauvre France !
Je pense que cette mortalité sur les chevreuils ( maigreur, diarrhées, états fébriles ) pourrait être causée par la Douve du foie. Reste à le vérifier et confirmer via des analyses ciblées…
Fort possible, je me rappelle également de ces années 90 où nous avons connus ce genre de problème, il est tout de même curieux qu’aujourd’hui avec les moyens dont disposent les scientifiques que les résultats des analyses restent des » hypothèses » la vérité ne serait elle pas bonne à dire???
L’écologie est la pire des religions, les autres religions se servent aussi des peurs humaines pour effrayer les hommes et leurs promettre le paradis dans l’au delà ,s’ils se laissent decerveles, écrases ,asservir. La religion écologiste, elle , va encore plus loin , leur promettant carrément le paradis sur terre !!! .
s’ils abandonnent les soins aux animaux , aux plantes et aux hommes , à la terre nourricière !!! Les maladies, parasites et prédateurs, par milliers, en rigolent de plaisir ! Un espoir cependant , on rencontre aussi des écologistes, longeant les murs , baissant les yeux , dans les salles d’attente des cabinets médicaux, les pharmacies , les services de chimiothérapie, quand il s’agit de sauver leur peau !…oubliées alors , leurs convictions anti chimie sanitaire…qu’ils veulent imposer aux autres hommes . Édifiant ! CQFD .
Ce n’est pas un scoop.
Ne cherchons pas à cacher la vérité, le colza est aussi en partie responsable de ces diarrhée.
Attention sujet tabou:
Depuis fin 2018, Saipol, filiale du groupe Avril, propose pour les poids lourds, un carburant issu à 100 % de colza produit en France, l’Oleo100. Composé uniquement d’ester méthylique de colza, ce carburant, utilisé pour les moteurs diesel, est vendu aux entreprises de transport équipées de cuves de stockage.
et le PDG d avril est le président de la FNSEA….qui parait il défend les agriculteurs….