Samedi Laurence Parisot, ex patronne du MEDEF, a publiée une tribune assassine contre la chasse à courre dans Le Monde.
Parlant de cruauté, de pulsion de mort, de sadisme, elle en appelle tout simplement au président de la république pour faire abolir cette pratique « d’un autre âge »
Plutôt que de publier des extraits choisis, nous avons décidé de publier la tribune entièrement. Voici la charge de Parisot :
Monsieur le ministre de la transition écologique et solidaire, cher Nicolas Hulot, allez sur YouTube. Tapez « cerf abattu ». Regardez la vidéo. Avez-vous jamais vu une pareille dignité ? Le regard impavide, la tête haute, le souffle âpre, le cerf a cessé de fuir.
Se croit-il en sécurité dans le jardin de ce coquet pavillon en bordure de la forêt de Compiègne ? A-t-il compris que tous ceux qui sont sortis de chez eux pour le voir et qui s’agglutinent devant les grilles de la maison, veulent qu’il vive ? A-t-il entendu le sanglot angoissé de cette enfant qui implore qu’on le laisse tranquille ? Hélas. Quelques gendarmes et un maître d’équipage plus tard, le sang du cerf ruisselle sur les dalles blanches de la rue de la Vénerie – quelle prédestination ! – à Lacroix-Saint-Ouen, dans l’Oise.
Nous sommes des dizaines de milliers de Français sous le choc de cette vidéo. Et nous sommes des millions de Français à être bouleversés par la souffrance animale. Mais, puisque cette émotion nous est reprochée, tentons d’aborder la question de la chasse à courre avec l’exigence de la rationalité.
Une chasse à courre ce sont des cavaliers, les veneurs, accompagnés de chiens courants, les chiens d’ordre, et d’hommes à pied avec leurs chiens de recherche, les limiers. Le gibier (cerf, chevreuil, sanglier, renard…) est traqué pendant des heures. Lorsque l’animal épuisé est piégé, les chasseurs sonnent l’hallali. La bête meurt sous l’effet des innombrables morsures de la meute et/ou des coups de dague de l’un des chasseurs.
Officiellement un loisir sportif
Les praticiens de la chasse, tout comme les historiens, racontent que la vénerie est une très ancienne tradition française. C’est vrai. Le roi François Ier, par exemple, en était fou. Au point de gagner le surnom de « Père de la vénerie ». Il l’a en effet transformée, codifiée et consacrée, ô paradoxe, en art de « vivre ».
En 1561, un gentilhomme du Poitou, un certain Jacques du Fouilloux, écrivait dans son traité à la gloire de Charles IX – un autre de nos rois chasseurs : « La meilleure science que nous pouvons apprendre (après la crainte de Dieu) est de nous tenir et entretenir joyeux… je n’en ai trouvé plus noble et plus remarquable que l’art de la vénerie. »
Comprenez bien : la chasse à courre appartient depuis toujours à l’univers du loisir, pas à celui du besoin. Ce divertissement était, avec son luxe d’équipages, d’armoiries et de festins, le meilleur moyen d’occuper les hommes en période de paix, et d’entretenir chez eux courage, adresse et… instinct belliqueux ! Chasse à courre, loisir, guerre étaient en réalité indissociables.
Et aujourd’hui ? La chasse à courre est pratiquée dans la plupart des départements français. C’est officiellement un loisir sportif. Il existe d’ailleurs un lien organique entre la Société française de vénerie, qui régit la pratique de la chasse à courre, et la Fédération française d’équitation. Comme c’est étrange.
Destruction et pulsion de mort
Qui pourrait nier que notre époque a inventé un nombre incalculable de sortes de loisirs ? Et qu’il est facile de trouver des sports qui nécessitent des qualités proches de celles du veneur ? Habileté équestre, sens de la stratégie, esprit d’équipe. On songe au polo, au horse-ball, et à bien d’autres spécialités.
Certes, nous répondent les veneurs, mais ce serait oublier que la spécificité de la chasse à courre est d’être en « immersion totale dans la nature ». La belle affaire ! N’existe-t-il pas pléthore d’activités en relation avec la nature qui offrent des plaisirs d’observation et de découvertes au moins aussi intenses ?
Mais alors, que manque-t-il à ces distractions pour satisfaire nos veneurs ? La proie. La destruction. La pulsion de mort. Ce qu’éveille la chasse à courre, c’est l’instinct de prédation. On vous répondra que ce sont les chiens qui poursuivent et qui tuent, et que chez eux la prédation est innée. Mais là est bien la perversité extrême de la vénerie : le sadisme est transmis, la cruauté est déléguée. En allemand, chasse à courre se dit « Parforcejagd »(préfixe en français dans la langue de Goethe) : la « chasse par force », et notamment par la force du dressage et du conditionnement des chiens.
La force, c’est aussi ce que nous sommes aujourd’hui nombreux à demander aux veneurs : la force de réfléchir sur leurs propres pulsions mortifères, celle de considérer qu’ils contribuent à entretenir le goût de la guerre. Mais Freud nous a appris la difficulté, voire l’impossibilité, à supprimer le penchant humain à l’agression. C’est pourquoi, bien souvent, il n’y a pas d’autre solution que de le canaliser par la loi. Monsieur le ministre de la transition écologique et solidaire, cher Nicolas Hulot, cette pratique déshonore notre pays, abolissez-la !
Qu’en pensez vous ? Laissez vos commentaires ci dessous.
5 réflexions sur « Laurence Parisot crucifie la chasse à courre »
Madame Parisot veut redorer son blason en faisant de la démagogie et de la sensiblerie gnangnan: elle stigmatise la chasse alors que les animaux gibier ont une vie digne et libre et sont tués rapidement, avec le minimum de souffrance.
Elle ferait mieux de se préoccuper du sort des animaux destinés à l’alimentation qu’elle trouve dans son assiette et qui, pour la plus part, sont élevés et vivent dans des conditions atroces et meurent martyrisés dans les abattoirs.
Mais ça ne se voit pas dans l’assiette et il ne faut pas en parler pour ne pas nuire au busisnes.
Laurence Parisot où les errements à la recherche de nouveaux liens d’existence médiatique depuis la fin de son mandant du MEDEF, malheureusement nous sommes plus dans l’émotionnel que dans le rationnel.
« chasse par force » de l’allemand est le similaire français de « forcer un animal » qui signifie prendre possession d’un animal après l’avoir épuisé par une longue poursuite, l’utilisation du mot force par Madame Parisot tiens de la réthorique pour illustrer ses propos
Des piges ineptes à RTL qui finalement semble s’être séparé d’elle.. Une présidente du MEDEF dont on ne sais plus si elle est pour le camarade camarade ou la liberté d’entreprendre.. Si au moins pour une fois le ridicule pouvait mettre fin à une carrière aussi inutile que stupide !!!
la cruauté supposant une volonté délibérée de faire souffrir, cela n’a rien à voir avec la vènerie. Les veneurs ne font que d’organiser et ritualiser l’acte naturel de prédation entre les animaux eux-mêmes. L’animal sauvage utilise sa capacité de résistance au stress, gage ordinaire de sa survie, son instinct et ses aptitudes physiques pour déjouer la meute de chiens qui le poursuit. Trois fois sur quatre, il échappe d’ailleurs à ses poursuivants.
La chasse à courre n’est qu’une reconstitution d’un acte naturel avec un prédateur, le chien en l’espèce, contre un animal sauvage qui va au cours d’un laisser-courre déployer son instinct de survie en utilisant de très nombreuses ruses qui nous passionnent.
Il y a une chose dont l’animal a parfaitement conscience, c’est la manière dont il est suivi. Un animal que cela soit un cerf ou un lièvre ne déploierait pas autant de ruses s’il pensait que le prédateur ne le chassait qu’à vue. Il va donc courir et soit il échappe, ce qui arrive plus de trois fois sur quatre, soit il ne peut plus échapper à cause de sa résistance physique. Auquel cas, il est dans le même état qu’un marathonien après une course.
Nous n’avons jamais entendu dire d’un marathonien qu’il souffrait le martyr ! Certes il était épuisé, fatigué, il a des crampes, ses muscles se raidissent, se tétanisent. Il en est de même pour l’animal chassé à courre. Retenez aussi que l’animal ne se voit pas mourir, car il n’est pas capable de se projeter sur l’avenir. La mort est une notion conceptuelle qui est complètement absente dans l’imaginaire d’un animal.
Voila qui est fort bien écrit et documenté.
Mais il n’empêche que si l’on pousse le raisonnement et la sensiblerie au bout cela pourrait s’appliquer à toute forme de chasse, de pêche , d’abattage animal ..etc…ce que font activistes et vegetariens et veganistes de tous poils …l’instinct de prédation est il moral ou non….exercé sur l’homme ou la femme c’est réprehensible et codifié…chez l’animal..? ..nous sommes dans des approches tres variées…codifié pour l’abattage commercial..la chasse c’est une ethique personnelle..pour moi je pense qu’il faut s’extraire de l’entropomorphism…et être éduqué