C’est un sujet chaud, voir parfois brûlant , notamment en Picardie et plus précisément en forêt Domaniale de Compiègne.
En effet, en forêt Domaniale c’est l’Office National des Forêts qui établit les plans de chasse (nombre de bracelets attribués) à réaliser chaque année, mais de plus en plus souvent ces derniers ne plaisent pas aux chasseurs, et ils le font savoir ! Les sociétés de chasse estiment que les quotas sont trop importants, dits autrement l’ONF impose de prélever trop de grands animaux. Il n’y a rien de paradoxal dans tout cela, les chasseurs sont les premiers gestionnaires de la faune, au même titre que l’ONF, qui de son côté a de véritables raisons pour imposer de tels plans de chasse. Ces raisons se résument en fait en quelques mots, cela s’appelle l’équilibre agro-sylvo-cynégétique.
Cet équilibre, comme son nom l’indique, consiste à trouver le bon équilibre entre population de cervidés et sangliers, et développement de la forêt. Présents en trop grand nombre, et en absence de prédateur naturel, comme c’est le cas dans la partie nord de la France, les cerfs, chevreuils, et sangliers, mangent les jeunes pousses d’arbres essentielles à la régénération de la forêt et mettent ainsi en péril son renouvellement.
Par ailleurs une trop grande présence d’animaux, notamment de sangliers, favorise le risque de dégâts agricoles, dont nous parlons souvent dans l’actualité de la chasse sur Chasse Passion.
Enfin, la surpopulation, de n’importe quel animal, favorise inévitablement les échanges infectieux entre espèces sauvages et espèces domestiques.
Afin de contrôler au mieux ces populations donc, l’ONF utilise 2 indices qui permettent une fois calculés d’établir des plans de chasse au plus précis.
– IC (indice de consommation) : Il s’agit de l’impact des cervidés sur la végétation.
– INA (indice nocturne d’abondance) : il s’agit de comptages de nuit, réalisés d’année en année toujours sur les mêmes itinéraires afin de suivre l’évolution des populations. Ces circuits sont empruntés 3 à 4 fois de suite à 1 semaine d’intervalle.
C’est avec ces données fiables, relevées sur le terrain par ses agents, mais aussi en concertation avec les acteurs cynégétiques que l’Office National des Forets peut chaque année déterminer les plans de chasse. Il est faux de croire, comme on l’entend souvent, que l’ONF veut « éradiquer » de ses forêts les grands animaux. En effet, à l’inverse de certains chasseurs pour qui seul le gibier importe, l’ONF se doit d’être garante de la bonne santé de nos forêts et donc de prendre en comptes de nombreux facteurs.