Depuis le mois de décembre, les Fédérations des chasseurs se mobilisent pour savoir ce qu’il se passe du côté des populations de chevreuils. Le taux de mortalité rapporté par les chasseurs inquiète, à tel point que le réseau SAGIR a été chargé du dossier. Les résultats des premières analyses sont désormais connus et ils ne sont pas très rassurants.
Pas de dominance des maladies.
Suite à la découverte de plusieurs chevreuils morts dans la nature par les chasseurs, ces derniers ont décidé de remonter l’information auprès des agents Fédéraux.
L’inquiétude est manifeste dans plusieurs départements de France à tel point que le réseau SAGIR a été mobilisé pour enquêter sur les raisons de ces découvertes.
Certaines Fédérations comme celle du Nord ont décidé de débloquer des fonds afin de permettre des analyses et d’autres Fédérations ont assurément étudié le problème sur leurs territoires également.
Les premières analyses démontrent pourtant que, même si des chevreuils ont été retrouvés morts assez mal en point, avec parfois l’arrière train couvert de défections, aucune maladie ne domine dans les populations.
Des analyses ont révélé des cas de Fièvre Catarrhale Ovine et des cas de Maladie Hémorragique Épizootique mais aucune des deux n’est réellement prédominante ce qui permet de mettre un peu de côté l’hypothèse d’un virus.
Un problème d’adaptation de l’espèce?
Dans un communiqué diffusé par la Fédération des chasseurs du Cher, les premières conclusions ont permis de prendre du recul sur la situation.
Si la maladie ne semble pas réellement être la cause principale de la baisse du nombre de chevreuils en France, les raisons pourraient être bien plus systémiques et donc, plus difficiles encore à appréhender.
La situation est ainsi exposée par la Fédération :
« L’étude des contenus des panses d’une dizaine de chevreuils issus de plusieurs départements distants a révélé que les plantes sont globalement peu digérées et ne correspondent pas au régime alimentaire habituel.
Le changement d’alimentation pourrait s’expliquer par un changement d’espèces végétales dans l’écosystème, un stress végétal rendant les ressources habituelles immangeables lié au changements climatiques et aux conditions environnementales particulières cette année.
Le diagnostic de ces mortalités repose donc principalement sur l’étude du régime alimentaire du chevreuil.
Plusieurs éléments ces dernières années viennent également interroger sur l’adaptation du chevreuil au changement climatique et plus largement celui des cervidés : pour mémoire, en parallèle, depuis plusieurs années, on décrit quelques cas d’absence/rupture de diapause chez le chevreuil. »
La Fédération des chasseurs du Cher a donc demandé aux responsables des territoires de limiter les prélèvements et de faire un retour précis de ceux qui ont été réalisés lors de la saison dernière. Elle a d’ores et déjà annoncé que des comptages seraient effectués et que les études allaient continuer pour adapter ou non le plan de chasse de la saison prochaine.
A voir ce que les autres Fédérations concernées vont proposer lors de leurs retours sur la question du chevreuil mais il y a de grandes chances pour que le constat soit le même.