Le monde a énormément changé en plus d’un siècle à bien des niveaux et la chasse comme l’agriculture ont également suivi le mouvement. Le sanglier n’était pas à l’époque au centre de toutes les attentions et le petit gibier se portait à merveille. Parfois trop bien, ce qui nécessitait déjà l’intervention des chasseurs qui venaient en aide aux exploitations.
Retour en 1915 dans la commune de Plessis-Robinson.
Pour comprendre à quel point les choses ont changé, il faut faire un petit voyage dans le temps et retourner en 1915 dans la commune de Plessis-Robinson, qui s’appelait encore jusqu’en 1909 Le Plessis-Piquet. Ce nom a été encore utilisé par les habitants pendant quelques temps avant que la nouvelle appellation ne soit totalement adoptée.
A cette époque, la commune qui se trouve dans l’arrondissement d’Antony, au Sud-Ouest de Paris, est encore suffisamment rurale pour que les exploitants rencontrent des problèmes avec la surpopulation de lapins et de lièvres.
Dans une lettre du pépiniériste du Val d’Aulnay, Croux et Fils, là où aujourd’hui se trouvent les bâtiments d’une jardinerie, le maire de la commune était sollicité pour participer à une battue visant à réguler les capucins, qui causent beaucoup de dégâts sur son exploitation. Le lièvre est en effet considéré dans les années 1910 comme un animal nuisible ou ESOD comme on le dit aujourd’hui.
Cette missive conservée par les archives de la ville témoigne de la situation d’un autre temps. Aujourd’hui, sur le territoire Français, la situation est plutôt inversée et les chasseurs sont bien plus au chevet du lièvre que l’inverse. En tant que chasseur, difficile de ne pas avoir un pincement au cœur de voir à quel point la situation du lièvre a pu changer.
Une régulation au profit des gens.
L’histoire nous apprend que les chasseurs étaient déjà au service des autres il y a plus d’un siècle et que l’organisation des battues se faisait déjà de manière très réglementée. Les archives de la commune confirment que l’Inspecteur des Eaux et Forêts limitait alors la présence à ces battues aux « chasseurs prudents et expérimentés » ainsi qu’à 6 rabatteurs.
Bien souvent, les exploitants sont eux-mêmes chasseurs et représentent la majeure partie des nemrods qui prennent part à ces battues, avec les gardes et le maire de la commune.
Cela permettait donc de réduire les populations de lapins et de lièvres qui causaient de lourds dégâts sur les cultures et les pépinières de l’époque.
Pour s’assurer que la démarche vise jusqu’au bout à apporter de l’aide au plus grand nombre, le fruit de ces chasses était toujours offert aux nécessiteux. Le gibier était donc récupéré par les œuvres de bienfaisance de la ville.
Les exploitants pouvaient également solliciter régulièrement le droit de tirer au fusil sur les pigeons, les geais, les pies et les corbeaux qui causaient du tort à leurs exploitations.
De même, pour comprendre a quel point l’époque était différente même en dehors des aspects cynégétiques, le hanneton était un insecte qui causait aussi bien des dégâts dans les cultures et il était proposé une prime de 0.40 Francs du kilo de hanneton (ou de larves) ramassé à qui s’en donnait la peine.
Une situation que l’on a bien du mal à imaginer lorsqu’on observe aujourd’hui le visage de la commune, qui est passée de 686 habitants en 1911 à 29 228 en 2021.
Cette observation concerne bien évidemment de nombreuses communes en France et certains de nos anciens peuvent encore témoigner de la vitesse à laquelle les choses changent, malheureusement trop souvent au détriment du monde rural et de la biodiversité.
2 réflexions sur « Retour dans les années 1910 quand le lièvre était classé nuisible aux portes de Paris »
Il y a 25 ans on faisait chaudron en Alsace vers rouffact. On tuais 150 lièvres. En 1 journée
Les animaux vivent dans la nature mais l’homme diminue leur territoire d’années en années. Que les hommes entretiennent les villes, villages propres cela évitera certains animaux.