Chasse au Grand Tétras : les chasseurs n’ont pas attendu Barbara Pompili

Barbara Pompili annonçait ce matin sur BFM que la chasse au Grand Tétras allait être suspendue. Bien évidemment, cela n’a créé aucun émoi chez les chasseurs qui sont parfaitement au courant de la situation et avaient déjà pris la décision de ne pas tirer le Grand Tétras depuis déjà quelques jours. Ce qui dérange, c’est la manière dont l’annonce a été diffusée, comme si la suspension était l’œuvre de son ministère alors que ce n’est absolument pas le cas.

Victoire! Vive Mme Pompili! vont certainement crier les verts qui n’ont pas encore rejoint les rangs des finalistes de la primaire EELV. Pourtant cette suspension, c’est avant tout sous l’impulsion des chasseurs qu’elle a pu voir le jour.

Voilà des années que les chasseurs s’occupent du Tétras-Lyre, de la Bartavelle et du Lagopède dans les départements ou ils sont présents. Des animaux qui ne sont probablement pas ou très peu connus du grand public et on comprend pourquoi car aucun des trois ne s’apparente à Bambi. Il aurait probablement été intéressant de demander l’avis de Muriel Fusi, élue animaliste et experte en la matière.

Soyons sérieux, cette annonce que fait Mme Pompili pour tenter de garder la face est une honte au lendemain des manifestations des ruraux qui étaient des milliers à demander sa démission dans les rues de France les 17 et 18 septembre derniers. Déjà depuis presque 10 jours, les Fédérations des chasseurs concernées avaient annoncé que la chasse de ces espèces seraient interdites pour assurer leur pérennité et continuer de travailler sur l’augmentation des populations ainsi que sur leur habitat naturel.

Voici ce que disait la Fédération des Chasseurs de l’Isère le 13 septembre dernier : « […] un plan de chasse nul ou « zéro » s’impose pour le tétras-lyre, le lagopède et la perdrix bartavelle sur l’ensemble des alpes du nord. Cette décision ne remet pas en cause la chasse des années prochaines. Il s’agit d’une adaptation à la réalité du terrain, nécessaire à une gestion durable de ces espèces emblématiques des montagnes alpines. »

Un autre département concerné, la Savoie, avait fait le même constat car la météo difficile et la sur-fréquentation de la nature liée à la crise du covid ont fait que la reproduction de ces espèces ont été catastrophiques.

Les chasseurs ont donc pris leurs responsabilité sur le terrain bien avant que le ministère de la Transition écologique ne découvre le Grand Tétras sur Wikipedia. Ce qui n’est pas étonnant puisque les chasseurs font des milliers d’heures de bénévolats qu’ils consacrent au suivi des espèces dans leur milieu naturel. C’est certainement plus compliqué depuis un bureau Parisien…