Attaques sur la chasse de la marmotte : la Fédération de Savoie répond qu’elle ne lâchera rien

La chasse de la marmotte fait actuellement l’objet d’une nouvelle attaque de la part de quelques élus écologistes et du NFP. Une proposition de loi a été déposée récemment en vue d’abolir la chasse de la marmotte qui, comme certaines chasses du Sud-Ouest, on surtout été attaquées en raison du peu de pratiquants et constituait donc une proie facile. Ce n’est pas pour autant une chasse que le monde cynégétique souhaite laisser de côté et la Fédération des chasseurs de Savoie annonce qu’elle ne lâchera rien.

Des attaques vides de sens.

Depuis quelques mois, des attaques se répètent contre la chasse de la marmotte et une proposition de loi a même été rédigée dernièrement par des élus écologistes et du NFP sous la houlette de Jean-François Coulomme, député de Savoie qui a décidé de planter un couteau dans le dos des chasseurs de son département.

Nous avons pu nous entretenir avec Pierre Sicard, Directeur de la Fédération de Savoie sur le sujet qui a pu éclairer notre lanterne sur cette affaire.

Tout d’abord, il faut savoir que cela fait déjà plusieurs années que des animalistes essaient de s’en prendre à la chasse de la marmotte.

« Déjà en 2023, le « consortium » d’associations animalistes et anti-chasse avait tenté de faire interdire la chasse de la marmotte en attaquant en justice pour sortir l’animal de la liste des gibiers. Si au premier abord, cette attaque a été surprenante, une fois que nous avons été bien préparés, en apportant des données concrètes au dossier, la Fédération et les chasseurs ont mis une déculottée à ces associations« , nous explique Pierre Sicard.

S’en est alors suivi une nouvelle tentative de déstabilisation de la part des animalistes, avec une campagne de publicité menée dans le métro Parisien.

Au delà du fait de faire une campagne de publicité en plein Paris pour une problématique qui concerne la Savoie, le contenu même de la publicité est assez mensonger.

Les trous de marmotte représentent bel et bien des risques pour les agriculteurs. Si c’est souvent le matériel qui est touché, des drames surviennent également. Pour preuve, un élu d’un village Savoyard a d’ailleurs rapporté le décès d’un jeune agriculteur causé par des trous de marmottes il y a quelques années. Le jeune homme travaillait dans un champ en pente lorsque l’une de ses roues s’est prise dans un terrier, ce qui a déstabilisé le tracteur. Le jeune agriculteur âgé de 18 ans a alors été éjecté et est décédé, écrasé par le véhicule.

Aujourd’hui encore, les accidents ne sont pas qu’une invention des chasseurs et les agriculteurs le savent bien car ils sont les premiers à en payer les conséquences.

Les dégâts dans les secteurs ou les marmottes sont en surnombre ne s’arrêtent d’ailleurs pas là. Il y a aussi des risques liés aux blessures du bétail qui se cassent les pattes dans les terriers, les casses de machines, les systèmes d’irrigations rongés, etc.

La science du côté des chasseurs.

Notre question principale était alors de savoir ce que comptait faire la Fédération des chasseurs de Savoie pour défendre la chasse de la marmotte.

La réponse du Directeur est en réalité assez simple :

« Il n’est pas nécessaire pour le moment d’appeler les chasseurs à la mobilisation. Nous avons la science de notre côté et c’est la science qui mettra en lumière le manque de consistance des arguments de ceux qui veulent abolir cette chasse.

En gros, leur argument principal est de dire que la marmotte a une bonne bouille mais ils n’y connaissent pas grand chose en réalité. Ils ne savent assurément pas qu’une marmotte dominante peut aller dans les terriers de ses congénères pour tuer les petits par exemple. On idéalise l’animal sans le connaître mais rien ne justifie l’arrêt de sa chasse.

La variable la plus tendue pour nous actuellement, c’est le temps. Nous n’avons jamais procédé a des études concrètes sur la marmotte dans le passé parce qu’en Savoie, l’espèce se porte très bien et ce n’était donc pas nécessaire. Il y a d’ailleurs des marmottes de Savoie qui ont été reprises pour réimplanter l’espèce dans les zones ou elle sont en sous-nombre comme dans les Pyrénées.

Bien qu’elles ne soient pas fondées, on doit répondre aux attaques des animalistes mais pour cela, il nous faut des études précises. Certaines sont en cours mais doivent encore être validées par les services de l’État.

Nous n’avons donc pas encore tous les chiffres mais pour donner un ordre d’idées, entre 400 et 500 marmottes sont prélevées en moyenne lors d’une saison alors que les premiers modèles d’estimation nous indiquent une population potentielle aux alentours de 150 000 marmottes dans le département.

Il ne s’agit pas d’études menées à la va-vite mais de réelles études, réalisées en partenariat avec le CNRS.

Nous savons que la marmotte se porte très bien dans notre département et quand nous aurons apporté tous les détails au dossier, les arguments de nos détracteurs ne tiendront plus.« 

La chasse de la marmotte, un pan de la culture montagnarde.

Cette chasse est une chasse exigeante, difficile et pour laquelle le nombre de prélèvements est relativement faible compte tenu de la population présente en Savoie.

« Au delà de l’aspect cynégétique pur, la chasse de la marmotte est l’apanage des villages de haute montagne. Quand on voit que la proposition de loi déposée par les députés concernés souhaite interdire cette chasse en France et « dans sa zone maritime »… On comprend bien qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent » nous explique Pierre Sicard.

C’est une chasse culturelle qui doit perdurer et qui n’a absolument aucune raison d’être prise pour cible du point de vue des risques liés à l’espèce. C’est même plutôt l’inverse, ne plus chasser la marmotte causerait surement de gros dégâts sur la biodiversité, sans parler des problèmes liés à l’agriculture.

Visiblement, si la Fédération n’a pas beaucoup communiqué sur le sujet alors que les animalistes enflamment le débat, c’est avant tout parce qu’elle travaille déjà depuis longtemps sur le sujet et cherche davantage à produire des études précises qui mettront un point final à ce faux débat sur la chasse de la marmotte qui dure déjà depuis trop longtemps.