Décidément, les tiques font la une des infos cynégétiques en ce moment puisqu’une nouvelle espèce, la tique à pattes rayées (Hyalomma marginatum), a mis les services sanitaires d’Occitanie en alerte.
Transmettant la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, cette espèce d’acarien a la faculté de se déplacer très rapidement au sol avant de se fixer en nombre sur les mamelles, l’anus et l’intérieur des cuisses des animaux. S’attaquant en priorité sur les équidés qui sont les donneurs d’alerte en quelque sorte, les tiques à pattes rayées peuvent aussi s’en prendre à la faune sauvage notamment sur les sangliers ainsi que sur les hommes. Alors que pour la faune sauvage et domestique le danger est nul, il n’en n’est pas la même chanson pour l’être humain.
En effet, en Turquie où cette tique est bien installée, on compte plusieurs dizaines de morts par an et en Espagne, où le virus circule, deux personnes sont décédées depuis 2016. Une des particularités de Hyalomma marginatum est qu’elle n’infecte que deux hôtes durant son cycle, contre trois pour les autres espèces de tiques. La larve se fixe sur un petit mammifère (lapin, hérisson…) ou sur un oiseau au sol (merles, rouges-gorges…), fait son repas de sang puis se transforme en nymphe sur l‘animal sans se détacher.
Cette partie du cycle dure trois semaines. Puis la nymphe quitte l’hôte, se transforme en adulte. Ce dernier, posté au sol, va repérer un gros ongulé (chevaux, bovins, ovins, chevreuils…) et grimper par un sabot pour s’y fixer. D’une grosseur de 2 cm lorsqu’elle est gorgée de sang contre 2 à 4mm pour sa cousine habituellement rencontrée, cette espèce est donc rapidement visible.
Quand à la fièvre de Crimée Congo, elle est donc une zoonose de type fièvre hémorragique qui est mortelle dans 10 à 40% des cas. Alors, on n’est jamais trop prudent, vérifiez votre corps fréquemment notamment après une ballade en campagne car entre maladie de Lyme, encéphalite à tique et donc fièvre de Crimée-Congo, les risques sont multiples et surtout mortels.