Malgré des prélèvements de sangliers records, la baisse du nombre de chasseurs inquiète

Durant la saison de chasse qui vient de se terminer, les chasseurs n’ont pas ménagé leurs efforts en ce qui concerne la régulation du sanglier comme ils s’y étaient engagés encore une fois auprès des autorités et des agriculteurs. Plus de 800.000 sangliers ont donc été prélevés mais le plus dur reste encore à venir.

863.000 sangliers prélevés en France.

Dans l’hexagone, les chasseurs Français ont donc prélevé en tout 863.000 sangliers lors de la saison 2023/2024. C’est 20.000 de plus que lors de la saison 2021/2022 qui avait déjà été une année importante en ce qui concerne la régulation du sanglier.

La multiplication des battues, les tirs de destruction ou encore les affûts qui se multiplient démontre l’implication des chasseurs dans cette mission qui leur est attribuée. Le nombre de sangliers prélevés lors de cette saison 2024/2025 sera probablement encore plus élevé si l’on prend en compte les tendances actuelles de plusieurs Fédérations Départementales.

Bien que nos détracteurs ne cessent de dire que les chasseurs sont à l’origine de la prolifération du sanglier, il ne faut pas oublier que les dégâts restent à la charge du monde cynégétique, ce qui mettrait en péril l’avenir de plusieurs Fédérations de chasse en cas de débordements.

A lire aussi : « Oui on aime la chasse parce que la chasse c’est profondément notre identité » proclame une élue de la Loire

L’inquiétude du futur manque d’effectifs à la chasse.

Les chasseurs prélèvent toujours plus de sangliers mais dans le même temps, le nombre total de chasseurs diminue, c’est un fait.

Willy Schraen lui-même en a fait la remarque lors de son discours lors du Congrès National de la chasse, expliquant que comme pour tous les Français, le pouvoir d’achat des chasseurs était lui aussi mis à mal. Certains chasseurs ne peuvent donc plus se permettre de chasser le grand gibier dont le sanglier fait partie :

« Si la situation s’améliore, depuis deux ans, nous savons aussi que ce ne sera malheureusement que de courte durée, car nous constatons, depuis le covid une diminution annuelle des effectifs des chasseurs. C’est un croisement de courbe qui, visuellement, en dit plus qu’un long discours.

Si le fait de lever l’impôt chaque année en allant – il faut être clair – faire les poches des chasseurs comme la loi nous y oblige, a pu nous donner quelques espoirs, il est évident que la diminution de 25 000 chasseurs à nouveau cette année, ne fait qu’accroître la pression financière sur ceux qui restent.« 

Notre Président National a d’ailleurs alerté sur le fait que sans action directe sur la prise en charge des indemnisations des dégâts du grand gibier et sans réforme importante de ce système, il se pourrait bien que l’on court à la catastrophe :

« Il est nécessaire de poursuivre les réflexions en vue d’une réforme globale et durable du financement des indemnisations aux agriculteurs. Les montants des
indemnisations sont élevés, atteignant environ 90 millions d’euros en 2022-2023, après avoir dépassé les 100 millions d’euros en 2021-2022.

Car, si rien n’est fait, nous allons vers une chasse réservée à une élite financière, et surtout, tout droit vers une banqueroute de nos fédérations. »