Cette situation n’est pas rare, nous dirons même qu’elle est présente dans tous les départements, néanmoins dans le Loir-et-Cher, la grogne des agriculteurs se fait de plus en plus présente.
Ce sont nos confrères de la nouvelle République, en allant à la rencontre d’un agriculteur de Thellay, qui ont mis en lumière cette exaspération montante. En effet, Hubert Lambert, agriculteur depuis 1988, ne cache pas son « mal-être » face aux dégâts de sangliers, devenus beaucoup trop importants selon lui. Son exploitation, située au cœur de la Sologne est bordée par de grandes propriétés de chasse; Conséquence directe: les sangliers viennent très régulièrement labourer ses champs. « Depuis 10 ans c’est véritablement l’explosion des populations » déplore-t-il. « L’indemnisation des dégâts ne fonctionne pas si mal » reconnait-il, mais elle finit par ne plus couvrir l’ensemble des pertes subies. En effet, l’agriculteur dit passer beaucoup de temps à remettre en état ses champs, et cela n’est jamais pris en compte. La cause de tous ses maux : les chasseurs, qui agrainent de façon considérable la bête noire afin de les concentrer sur les territoires de chasse, qui en plus ne sont chassées que quelques fois par an.
Même son de cloche à la FDSEA, qui par l’intermédiaire de son président, Florent Leprêtre, a déclaré récemment devant le préfet du Loire-et Cher : « On voit bien qu’on n’a pas les bons outils, alors soit on est courageux et on teste de nouvelles mesures, soit on se prépare à faire face un jour à un gros risque sanitaire, comme on l’a frôlé avec le cas de tuberculose bovine de 2015 ! ». Florent Leprêtre souhaite voir l’agrainage interdit sur certaines zones, à titre expérimental, tout « en accompagnant des agriculteurs, car dans un premier temps, les dégâts pourraient être énormes »… paradoxal…
Le président de la fédération des chasseurs du département, Hubert-louis Vuitton, n’a évidemment pas manqué la sortie du président de la FDSEA et a fait savoir très clairement « Ce ne sont pas les agriculteurs qui vont gérer la chasse dans notre département ! ». Il ne ferme pas du tout la porte au dialogue, bien au contraire, mais a fait savoir sa volonté de conserver une population de sangliers suffisante dans le département pour satisfaire les chasseurs. Partant de là, il ne voit aucun inconvénient à discuter avec des agriculteurs afin de remédier au mieux aux problèmes « très localisés « comme celui de Monsieur Lambert. Ça sera d’ailleurs un des points de débat lors de la réunion de révision du plan cynégétique départemental, qui se tient aujourd’hui même.