C’était un procès très attendu depuis le début de l’affaire en 2021, bien que la tenue d’une audience peut paraître insensée au vu des faits qui sont produits lors d’une journée de chasse en Ariège. Lors de cette chasse, un chasseur a été attaqué par l’ourse Caramelles et a été contraint de l’abattre. Bien qu’il affirme qu’il était en situation de légitime défense, l’homme de 81 ans a été attaqué en justice ainsi que 15 autres de ses collègues.
Une audience sous tension.
Ce mercredi 18 mars, le chasseur âgé de 81 ans a été entendu lors d’une audience au tribunal de Foix pour avoir abattu l’ourse Caramelles en 2021 lors d’une battue aux sangliers.
De leur côté, les associations écologistes estiment que « les ours sont menacés d’extinction, la disparition d’une femelle reproductrice c’est grave » et demandent donc que des sanctions soient prises.
Pour autant, le public présent dans la salle était plutôt du côté du chasseur qui a pu expliquer sa version des faits comme le rapportent les journalistes de France Info :
« Je les ai regardés avec admiration. […] Je me suis fait tout petit. Puis la mère m’a vu. Nos regards se sont croisés, elle a chargé.. Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé. Elle me bouffait la jambe. J’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas« .
Quand les avocats de la partie civile attaquent les chasseurs pour les mettre en difficulté, les soupirs et l’agacement sont palpables dans l’assemblée. C’est finalement le président de la Fédération des chasseurs de l’Ariège qui avait le mieux résumé la situation juste avant l’audience en déclarant :
« Il était en état de légitime défense, il a tiré. Il aurait dû la laisser faire ? Non, il a sauvé sa peau ».
De la prison et des amendes requises par le procureur.
L’audience s’est déroulée pendant deux jours avant que le tribunal ne décide de laisser la parole aux différentes parties et considère les attentes du procureur de la République.
Pour avoir tué l’ourse Caramelles, le procureur de la République a demandé 4 mois de prison avec sursis à l’encontre du chasseur ainsi que 600 euros d’amende. Son permis lui sera également retiré et il aura l’interdiction de porter une arme pendant 2 ans.
Les avocats des associations animalistes ont également travaillé leur attaque sur le fait que les chasseurs avaient manqué à leur obligation de chasser sur un terrain qu’ils maîtrisent, ce qui n’était pas le cas ce jour là puisque les chasseurs avaient décalé de 400 mètres leur zone de chasse sur le secteur.
Des amendes allant de 400 à 1800 euros ont donc été requises par le procureur à l’encontre des 15 autres chasseurs qui participaient à la battue le jour de l’attaque de l’ourse. Ce qui ne convient pas aux associations qui voulaient que les chasseurs soient condamnés conjointement à une amende de 175.000 euros, suffisante pour réintroduire une nouvelle ourse en Ariège.
Difficile de savoir si les chasseurs seront condamnés ou pas à la peine maximale mais durant l’audience, la signalisation de la réserve ou se trouvait l’ourse et qui a été manquée par les chasseurs a été remise en question, les R rouges peints sur les arbres étant parfois à peine visibles sur les photos produites pour l’audience. Même un agent de l’OFB aurait qualifié la signalisation de « biscornue » devant le tribunal.
Il faudra néanmoins attendre jusqu’au 6 mai prochain, date à laquelle le tribunal devrait rendre son verdict.
Une réflexion sur « De la prison et des amendes requises contre les 16 chasseurs assignés en justice pour la mort de l’ourse Caramelles »
» Le procureur de la République a demandé 4 mois de prison avec sursis à l’encontre du chasseur ainsi que 600 euros d’amende. »
On souhaite à ce procureur, comme à tous ces animalistes, de se trouver devant un ours lors d’une randonnée en forêt. Sans doute se mettront-ils à genoux pour prier Marie Madeleine ou peut-être diront-ils gentiment « petit, petit, petit!.. »
Ce jugement est scandaleux mais il ne faut pas s’attendre à autre chose quand on sait combien ces animalistes ont un pouvoir extraordinaire de persuasion.