L’UICN a récemment fait le point sur l’évolution du lynx ibérique qui a changé de statut en passant de « En danger » à « Vulnérable ». C’est une grande réussite pour tous les acteurs qui se sont mobilisés afin que l’espèce puisse de nouveau se développer, notamment en Espagne et au Portugal.
L’état de conservation de l’espèce s’est nettement amélioré.
En seulement une vingtaine d’années, le lynx ibérique, aussi appelé lynx pardelle, a regagné un nombre considérable d’individus dans son habitat naturel.
Les comptages effectués en 2001 ont permis de déterminer qu’il ne restait qu’une soixantaine de lynx ibériques et donc, que l’espèce était en grand danger d’extinction.
Depuis, des plans de sauvegarde de l’espèce ont été mis en place et depuis 2010, près de 400 individus ont été réintroduits au Portugal et en Espagne. Selon les derniers relevés effectués en 2022, la population totale de lynx ibériques serait de 648 ce qui a permis à l’UICN de modifier son statut.
Au delà des réintroductions, c’est le travail réalisé sur l’habitat du félin et de l’abondance de ses proies qui a été déterminant. Si la diversité des reproducteurs a été assurée par l’élevage en semi-liberté avant la libération totale, c’est aussi grâce à la vigilance de tous les acteurs autour de la prolifération du lapin de garenne que le lynx ibérique fait son retour.
Le coordinateur du projet LIFE Lynx-Connect a d’ailleurs remercié les acteurs du monde rural pour leur implication et le soutien du projet :
« Ce succès, le plus grand rétablissement d’une espèce de félin jamais réalisé grâce à la conservation, est le résultat d’une collaboration engagée entre les organismes publics, les institutions scientifiques, les ONG, les entreprises privées et les membres des communautés, y compris les propriétaires fonciers locaux, les agriculteurs, les gardes-chasse et les chasseurs, avec le soutien financier et logistique du Projet LIFE de l’Union européenne« .
Le lynx ibérique n’est pas encore sorti d’affaire.
Si la population totale de lynx ibériques est en phase de croissance, plusieurs facteurs pourraient mettre en péril les bons résultats obtenus jusqu’ici.
L’activité humaine est à surveiller de près car les constructions et les passages de routes toujours plus nombreuses mettent en péril l’habitat naturel de l’animal.
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Même sans parler de destruction de l’habitat du lynx ibérique, les routes les plus fréquentées sont responsables de la mort de nombreux individus. Il y a également le braconnage qui reste un fléau qu’il convient de combattre en tout temps mais qui fait du tort à l’espèce malgré tout.
Un autre facteur de risques important pour le lynx ibérique est la prolifération du chat domestique en divagation en pleine nature. Le grand félin est sensible aux mêmes maladies et la contamination des lynx par un virus transmis depuis les chats domestiques pourrait mettre à mal tous les efforts réalisés jusqu’ici.
Les chats domestiques sont aussi de grands prédateurs de la proie de prédilection du lynx pardelle qui est le lapin. Si le petit matou chasse surtout le lapin pour s’amuser et non par nécessité, il diminue fortement le nombre de proies potentielles pour le lynx, qui lui en dépend directement.