En Europe centrale, le nombre de sangliers n’a cessé d’augmenter de manière importante mais contrairement au reste de la faune, les scientifiques ont toujours relevé des niveaux élevés de radioactivité chez les sangliers en Allemagne, sans vraiment pouvoir expliquer ce phénomène.
Il y a eu bien sûr la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dont les retombées ont contaminé l’environnement sur des milliers de kilomètres. Pourtant, les scientifiques ont identifié d’autres sources de contamination qui continuent de toucher les sangliers, vraisemblablement via leur alimentation.
Entre 2019 et 2021, les chasseurs ont été mis à contribution et ont été sollicités pour fournir régulièrement des échantillons de viande de sanglier aux scientifiques afin que ces derniers puissent procéder à des analyses.
Sur 48 échantillons récoltés par les chasseurs, deux sources d’éléments radioactifs ont pu être étudiés.
La majorité de la contamination au césium 137 provient en effet de la catastrophe de Tchernobyl qui continue aujourd’hui encore d’avoir des effets indéniables sur la faune.
La seconde source de radioactivité chez les sangliers allemands provient des essais d’armes nucléaires réalisés au milieu du XXe siècle. Les conséquences de tels essais ont bien souvent été minimisées par les gouvernements de l’époque mais la réalité semble bien différente, car les effets se font encore ressentir aujourd’hui sur l’environnement.
Le phénomène n’est pas anodin car sur l’intégralité des échantillons collectés par les chasseurs, les scientifiques ont pu détecter que près de 90% d’entre eux possédaient un taux de césium supérieur à la limite définie par les autorités allemandes.
Comment expliquer cette radioactivité plus forte chez les sangliers?
Ces derniers cherchent une grande partie de leur alimentation dans le sol. Les différents aliments qu’ils trouvent par exemple, dans le sol bavarois, ont absorbé les retombées des deux sources de contamination et contaminent à leur tour les suidés.
Certes, Tchernobyl a été une source importante de contamination mais l’étude publiée le 30 août dans Environmental Science & Technology offre des conclusions très inquiétantes sur le fait que même sans cette catastrophe nucléaire, la radioactivité des sangliers était déjà supérieure à la norme juste à cause des essais d’armes nucléaires du siècle dernier.