Depuis la fin de l’année dernière, les mésaventures de Verney-Carron dont l’avenir a été pendant un temps incertain ont cristallisé l’attention du monde cynégétique Français mais aussi des personnalités politiques et des spécialistes de l’économie. Alors que l’entreprise devrait être reprise par le groupe FN Browning Marion Maréchal a interpellé le gouvernement Français par l’intermédiaire d’une lettre ouverte sur ce dossier.
Marion Maréchal déplore le désintérêt de l’État envers un fleuron de l’armurerie Française.
C’est donc dans une lettre ouverte publiée hier sur ses réseaux sociaux que Marion Maréchal a décidé d’interpeller le gouvernement et plus particulièrement le Premier Ministre François Bayrou.
Voici donc le contenu de cette lettre coécrite avec son homologue député Thibaut Monnier :
« Monsieur le Premier ministre,
Pour le prix d’un seul canon Caesar, l’Etat est sur le point d’abandonner l’un des derniers fleurons de l’armurerie française.
Bien connue des chasseurs et des militaires, l’entreprise VERNEY-CARRON, fondée en 1820 à Saint-Etienne, est le plus ancien fabricant français d’armes de petit calibre destinées à la sécurité et à la défense. Longtemps spécialisée dans les armes de chasse, l’entreprise familiale bicentenaire produit et commercialise également le lanceur de balles de défense (LBD) utilisée par nos forces de sécurités intérieures (FSI).
A l’heure où le Président de la République annonce que « des financements communs massifs seront décidés pour acheter et produire sur le sol européen des munitions, des chars, des armes et des équipements parmi les plus innovants », comment accepter que l’Etat abandonne un fleuron de notre industrie d’armement, garant de la souveraineté militaire de la France ?
C’est pourtant ce qui est en train d’advenir suite au refus incompréhensible du ministère de l’économie et des finances de lui accorder un prêt de 4,5 millions d’euros via le Fonds pour le développement économique et social (FDES), octroyé par l’État à des entreprises pour accompagner leur restructuration financière et commerciale. Sans cette aide de l’Etat, VERNEY-CARRON ne peut soutenir une stratégie industrielle à long terme, dans le prolongement de son héritage séculaire.
Déjà affecté par une désindustrialisation importante, le bassin de Saint Etienne ne méritait pas un tel abandon. Ce sont plus de 100 familles qui vont être impactées par cette décision de fermeture. Labellisée Entreprise du patrimoine vivant (EPV), VERNEY-CARRON emploie plus de 70 salariés, qui sont déjà en chômage partiel depuis la fin d’année dernière.
Monsieur le premier ministre, nous vous demandons d’empêcher la fermeture de cette entreprise et d’ordonner à Bercy d’accorder le prêt nécessaire à son sauvetage. Nous avons déjà perdu l’entreprise MANURHIN vendue aux Emirats Arabes Unis, il est temps de mettre un terme à cette hémorragie mortifère pour nos emplois et notre capacité de Défense.
Restant à votre écoute, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.
Marion Maréchal, député français au Parlement européen
Thibaut Monnier, député de la Drôme »
La reprise de Verney-Carron n’est pas une fin en soi.
Au début de cette année 2025, différentes rumeurs ont été colportées sur la fermeture, la reprise ou la bonne santé économique de Verney-Carron. Pourtant cette maison Française née en 1820 va manifestement être reprise par le groupe FN Browning.
Cette reprise n’est assurément pas la fin de la maison Verney-Carron qui possède encore une forte image de marque auprès des chasseurs et qui bénéficie d’un vrai engouement.
De plus, le groupe Belge possède des compétences qui permettraient enfin de remettre totalement à flot l’armurier Français si la reprise est possible et lui ferait bénéficier d’une structure déjà forte sur le marché en plus de l’activité déjà en place.
Malgré tout, la situation géopolitique fait que forcément, les élus se questionnent et se saisissent du sujet.
Une réflexion sur « Dépôt de bilan de Verney-Carron : Marion Maréchal interpelle le gouvernement »
Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi parle-t-on d’un industriel de la Défense alors que VC n’est pas en mesure de livrer des armes de guerre fiables ni de les soutenir. VC reste, à mon avis, un producteur d’armes de chasse et de quelques produits de sécurité.