L’affaire du cerf tué sur la propriété de la mère de Luc Besson bouleverse le microcosme cynégétique depuis vendredi, et va bien au-delà même à cause d’un battage médiatique orchestré par les médias généralistes.
Entre le communiqué de presse de la préfecture, la prise de parole de Willy Schraen et celle de la Fédération départementale, il est difficile de savoir exactement comment se sont déroulés les faits et dans quelles conditions.
Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons réussi à entrer en contact avec Julien (nom d’emprunt pour le protéger), qui est le piqueux qui a servi le cerf. Voici donc ce qui s’est réellement passé.
Cette battue a eu lieu sur un petit territoire boisé à proximité immédiate de la propriété de Mr Besson, où les cerfs pullulent littéralement, comme chacun le sait. Cette chasse n’était pas une battue administrative, mais une battue de type « privée », vivement sollicitée par la Fédération départementale des chasseurs et la préfecture, semble-t-il, afin de diminuer la taille du cheptel. Seules les biches devaient être prélevées ce jour-là, avec la particularité pour les chasseurs de ne payer que les bracelets bouclés.
Julien, qui est invité sur ce territoire, lâche ses briquets bleus à 11h32 précisément. La chasse ne va durer que 20 minutes seulement, les chiens prennent immédiatement le pied d’un cerf qui va se réfugier à 500m de là devant la terrasse de la mère du cinéaste, qui habite sur le même domaine que son fils.
Julien, habitué à mener des chiens, ne perd pas une seconde. Il comprend qu’il se passe quelque chose d’anormal : « Une chasse au cerf ne dure jamais si peu de temps, quelque chose n’allait pas », nous explique-t-il. Il comprend que ses chiens sont aux abois devant le cerf et va se diriger au plus vite vers ce dernier, d’une part pour éviter que ses chiens ne soient blessés (chacun connaît les dangers d’un cerf aux abois) et, d’autre part, pour protéger une éventuelle personne présente dans le jardin.
« Dans ce genre de situation, il faut agir très vite, chaque seconde compte », nous rappelle Julien, qui insiste sur le fait qu’une chasse aux cervidés ne dure jamais si peu de temps. Le piqueux arrive sur les lieux et trouve un cerf assis, les pattes recroquevillées. Pour lui, cela ne fait aucun doute : il s’agit d’un cerf blessé. Des vidéos et des photos provenant de 2 personnes auraient été prises quelques jours avant, montrant l’animal boiteux, ce qui étaye la thèse d’un animal blessé.
Sur la terrasse, la mère de Luc Besson filme la scène qu’elle trouve horrifiante. Passons les échanges et quelques noms d’oiseaux qui ont fusé, Julien affirme (dans sa déposition à la gendarmerie également) que cette dame demande d’achever l’animal. « C’était la meilleure chose à faire, le cerf ne serait sûrement pas reparti », estime Julien, qui a alors servi l’animal. Bien sur cette partie est coupée à la vidéo.
Les explications de Julien nous permettent de mieux comprendre ce qui s’est réellement passé. Une violation de propriété privée a donc bien eu lieu, mais nous comprenons mieux dans quelles circonstances. N’importe où, sauf ici, n’importe quel piqueux aurait servi l’animal pour éviter que ses chiens ne soient blessés, voire même tués, sans que cela ne pose le moindre souci. Hélas, ces faits se sont déroulés sous les fenêtres de la mère de Luc Besson, qui est loin de porter la chasse dans son cœur.
Beaucoup de chasseurs se sont offusqués de cette scène et estiment que ce cerf n’aurait pas dû être servi, mais pour de nombreux chasseurs qui chassent le grand gibier au chien courant, Julien a réagi comme il fallait. Chacun aura son avis sur la question, mais son témoignage permet de mieux comprendre la situation.
Et maintenant ? Le cerf a été emmené par l’OFB pour être autopsié, afin de savoir notamment s’il était véritablement blessé. À cette heure, aucune information n’a été révélée sur le sujet, selon Julien.
Depuis 3 jours, il nous explique qu’il ne « dort plus », que sa femme a peur et que sa fille « pleure beaucoup et est allée ce matin à l’école avec la boule au ventre ».
On imagine l’enfer que vit ce chasseur depuis vendredi, et si chacun a son avis sur la question (toujours plus facile derrière son écran qu’à chaud au cœur de la battue…), il serait bon, je pense, d’apporter un peu de soutien à l’un d’entre nous. Et si jamais l’on est pas d’accord avec ce qui s’est passé, alors faisons preuve d’un minimum de respect, car n’oublions pas que si nous en sommes arrivés là, c’est qu’il y a beaucoup, beaucoup, trop d’animaux présents dans ce secteur sanctuarisé par Luc Besson.
13 réflexions sur « Témoignage du piqueux qui a servi le cerf chez M. Besson : “je ne dors plus depuis 3 jours” »
c’est à cause d’actes comme celui là que les chasseurs sont de plus en plus détestés dans notre pays, et c’est de pire en pire, il existe aussi en 2025 pour les animaux l’anesthésie et l’euthanasie.
je ne comprends pas cette façon de faire qui date du moyen âge, la chasse doit se remettre en question aux risques d’y perdre la vie.
je me demande comment Julien peut ne pas avoir de regrets d’un tel acte qui est ressenti majoritairement comme la mise à mort d’un taureau.
se mettre à la place de ceux qui n’aiment pas ces pratiques
barbares, c’est déjà accepter de changer ces règles pour faire grandir la chasse.
De tout cœur avec les intervenants. Vous avez fait le job !
Je le disais dès le début… Il y avait quelques choses derrière ces quelques images tronquées !
Tout à fait d’accord avec vous !!
Tous mon soutien à ce chasseurs qui n’a fait que son devoir.
Quelle bande de bons à rien
Les énormes efforts de justification rendent cet article complètement inutile. Quand on est clair dans ses bottes, pas besoin de se justifier . La longueur des arguments est soit naïve soit « adaptée »
et en fait alors, selon vous, dès qu’un animal boite, il faut l’achever sans vérifier???? Wahou… Donc un abcès, un gravier, il boite et on le poignarde??? A la base les chiens sont fautifs, mais c’est le cerf qui trinque de la bêtise humaine!!!!
L’autopsie aurait dû être payée et effectuée par un véto impartial, pas par l’OFB qui va raconter ce qu’il veut pour brosser les chasseurs dans le sens du poil!
Le premier fautif est bien là famille besson qui laisse des hardes d’animaux beaucoup trop nombreux dévasté toutes les cultures avoisinantes
que proposez vous rappeler les chiens et partir ? pourquoi pas mme besson s en occupera certainement….
Je suis tout à fait d accord avec Julien pour ce qu il a fait il fallait le servir c est bien ce que la Mme besson a dit donc rien à reprocher à Julien
La prochaine fois il réfléchira : avant !
Je vous cite : »n’oublions pas que si nous en sommes arrivés là, c’est qu’il y a beaucoup, beaucoup, trop d’animaux présents dans ce secteur sanctuarisé par Luc Besson. »
Je ne comprends pas trop, vous justifiez donc une violation de propriété privée ?
Perso, je ne vois pas pourquoi, même si le population d’animaux est trop élevée, cela donnerait le droit aux chasseurs de poursuivre un animal jusqu’à la terrasse d’une propriété privée et à trois mètres qui plus est de l’une des portes de cette même propriété.
En France, il y a des lois. Les chasseurs ne sont pas au-dessus des lois.
non mais sérieusement? Il va falloir le plaindre à présent?? je rêve!