La technologie fait de nombreux pas en avant mais tout n’est pourtant pas permis à la chasse. Les optiques thermiques par exemple, restent autorisées sous conditions à des lieutenants de louveterie ou dans des cas particuliers comme pour des gardes expressément nommés par les préfectures par exemple. Cela n’empêche pas certaines personnes de s’en procurer pour des raisons parfois obscures comme ce fut le cas d’un homme en Val d’Isère convoqué par la justice récemment.
Surpris de nuit avec de l’équipement thermique.
L’affaire date du mois de septembre 2024 ou, la nuit précédent l’ouverture de la chasse en Val d’Isère, deux équipes de l’Office Français de la Biodiversité se partagent le territoire entre le Laisinant et Pont-Saint-Charles.
Les agents avaient été prévenus qu’un braconnier sévissait sur le secteur et lors de leur opération de surveillance, ils repèrent un véhicule qui roulait lentement une heure après le coucher du soleil.
Pour les agents, la voiture est assez suspecte. L’allure tranquille du véhicule et les arrêts fréquents du conducteur laissent penser qu’il est actuellement en repérage. L’une des équipes part alors à sa rencontre pour un contrôle.
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En arrivant à proximité du véhicule, les agents remarquent que le conducteur tente de se cacher sous son tableau de bord comme le rapportent les médias locaux.
Une fois les agents arrivés à sa hauteur, l’homme équipé de jumelles va alors expliquer aux agents de l’OFB qu’il regarde effectivement les animaux.
Une carabine à lunette thermique dans le coffre.
Le contrôle se poursuit car les agents de l’OFB ont de quoi avoir des soupçons à ce stade et pour cause! L’homme montre alors aux policiers de l’environnement le contenu de son coffre, à savoir une carabine lourdement équipée et les munitions qui vont avec.
L’optique de la carabine est à vision thermique et est un atout considérable pour qui voudrait tirer dans la pénombre nocturne.
Il indique alors aux agents qu’il a récupéré l’arme le jour même chez son armurier et qu’il compte s’en servir pour aller au stand de tir.
Le détenteur de la carabine relaxé pour les faits de braconnage.
L’ACCA de Val d’Isère et la Fédération des chasseurs se sont portées parties civiles dans cette affaire récemment jugée. Les faits de braconnage n’étant pas établis concrètement, leur avocate a néanmoins fait comprendre au tribunal qu’il n’avait rien à faire avec une carabine interdite à la chasse sur le secteur ou il a été contrôlé à la tombée de la nuit. Elle a demandé à ce que l’homme soit condamné à une amende, que son permis de chasse soit suspendu pendant 6 mois, la confiscation de l’arme et l’interdiction d’en porter une le temps de la suspension de permis pour transport d’arme sans motif légitime.
Bien que la défense ait tenté de faire comprendre que l’homme n’avait pas d’intention de braconner et qu’il était en droit de transporter l’arme au moment du contrôle, le tribunal a décidé de le sanctionner.
Retenant que la carabine n’était pas autorisée à la chasse et qu’elle devait servir au tir sportif, il était donc difficile de comprendre pourquoi l’homme se promenait avec de nuit, pour observer des animaux, la veille de l’ouverture de la chasse.
Le tribunal a donc décidé de relaxer le prévenu pour les faits de braconnage mais il a été condamné pour transport d’arme sans motif légitime à une amende de 720 euros, au retrait de permis de chasse ainsi qu’à la détention d’une arme pendant un an. La carabine toute équipée et les munitions ont quand à elles été confisquées par la justice.
2 réflexions sur « Un homme surpris de nuit équipé d’une carabine à optique thermique convoqué par la justice »
Bravo à l’OFB !
Le pauvre il faisait prendre l aire a sa carabine et que justice soit faite.