La palombe (pigeon ramier) est un gibier mythique pour de nombreux chasseurs. C’est sûrement dans le sud de la France, où l’on compte le plus de passionnés, que la ferveur est la plus intense. Les « paloumayres », comme on les appelle, s’isolent durant tout le mois d’octobre dans leurs palombières pour guetter l’arrivée des bandes de palombes. Mais il n’y a pas que dans le sud-ouest que la palombe est prisée : un peu partout en France, de nombreux passionnés apprécient la chasse au pigeon. Autrefois considéré davantage comme un « sauve-bredouille », ce gibier est aujourd’hui devenu une espèce noble et très recherchée.
Pour mieux comprendre la palombe et percer quelques-uns de ses mystères, voici 3 informations essentielles la concernant.
1. Une migration partielle et de plus en plus perturbée
L’espèce est partiellement migratrice, avec des déplacements principalement diurnes. Les oiseaux des régions plus chaudes et tempérées d’Europe ne migrent généralement pas. En revanche, ceux des zones nordiques et continentales quittent leurs territoires pour échapper aux rigueurs de l’hiver, se dirigeant vers les côtes atlantiques de l’Europe, la péninsule Ibérique, le nord du bassin méditerranéen, ainsi que la Turquie et le Moyen-Orient.
En France, à partir de la fin septembre, les populations locales, sédentaires, voient arriver de nombreux migrateurs. Ces oiseaux se rassemblent à l’ouest des Pyrénées, où ils se préparent à franchir les cols du Pays Basque pour atteindre leurs zones d’hivernage, notamment en Espagne, voire en Afrique du Nord. Ces traversées créent parfois des regroupements spectaculaires, avec un pic de migration postnuptiale en France généralement observé entre le 10 et le 20 octobre au moment de la St Luc, tandis que le retour des oiseaux vers l’Europe s’effectue entre mars et avril. Cette année, en raison des conditions météorologiques, ce pic pourrait survenir plus tard.
Cependant, cette migration est de plus en plus perturbée en raison des méthodes agricoles et du réchauffement climatique. Au cours des dix dernières années, l’expansion des champs de maïs dans le sud-ouest de la France a modifié les habitudes migratoires traditionnelles. De plus en plus d’oiseaux choisissent désormais de passer l’hiver au pied des Pyrénées, évitant ainsi de franchir les cols. Ce changement semble particulièrement affecter les populations originaires d’Europe centrale.
2. Le champ magnétique terrestre comme boussole
Les palombes sont capables de percevoir le champ magnétique de la Terre, ce qui leur permet de s’orienter pendant leurs longues migrations. Elles utilisent ce sens pour déterminer la direction générale nord-sud, essentielle pour suivre leur route migratoire, notamment lorsque d’autres repères, comme le soleil ou des éléments visuels, ne sont pas disponibles.
Grâce à cette perception magnétique, les palombes possèdent une sorte de boussole naturelle intégrée. Cela leur permet de maintenir une trajectoire migratoire stable, même en l’absence d’indications visibles, comme par temps nuageux ou lors des vols nocturnes.
Il est supposé que des récepteurs spécialisés situés dans les yeux ou le bec des palombes leur permettent de détecter les lignes du champ magnétique terrestre. Ils s’en servent non seulement pour s’orienter, mais aussi pour ajuster leur route en fonction de leur position géographique.
Le champ magnétique n’est toutefois pas la seule aide à la navigation des palombes. Elles combinent cette information avec des repères visuels, la position du soleil et des étoiles, ainsi que la mémoire des paysages traversés. Cette combinaison leur permet de migrer avec une grande précision.
3. L’influence des vents
Les vents jouent un rôle déterminant dans la migration des oiseaux, y compris celle des palombes, en influençant leur vitesse, leur trajectoire et leur dépense énergétique.
- Vents favorables : Les oiseaux migrateurs tirent parti des vents arrière (ou vents de dos) qui soufflent dans la même direction que leur déplacement. Ces vents leur permettent d’économiser de l’énergie et de se déplacer plus rapidement et facilement vers leurs destinations. Un vent arrière fort peut considérablement augmenter la vitesse de vol des palombes et raccourcir leur temps de migration. Ces vents favorables sont souvent des vents de nord ou de nord-est.
- Vents défavorables : À l’inverse, un vent d’ouest ou de sud est considéré comme défavorable, car il oblige les palombes à dépenser beaucoup d’énergie pour peu de progrès. En général, dans ces conditions, elles préfèrent ne pas voler ou voler très peu, ce qui est source de frustration pour les chasseurs, qui n’apprécient guère ces situations.
En fonction des conditions du vent et de sa force, les palombes peuvent voler jusqu’à une altitude de 2000 mètres sans aucun problème.
9 réflexions sur « 3 choses à savoir sur la migration de la palombe »
J’ai déjà posté un commentaire sur ce sujet dans un article de Chasse Passion sur la palombe. Certains couloirs – à ne pas confondre avec les grands « axes migratoires » qui restent inchangés – ne sont plus empruntés par les palombes à cause de la proliférations des éoliennes géantes (260 mètres en bout de pales) qui s’étirent sur des km dans de nombreux départements. Le mouvement et le bruit infernal de ces engins mortifères dévient les vols. Les palombes passaient avant le sabotage de l’environnement par les écologistes et les voyous de l’industrie du profit. Sur la « bordure méditerranéenne », les chasseurs n’ont pas davantage de chance, les oiseaux bleus sont moins nombreux et l’horizon est souvent vide. Des couloirs favorables il y a 10 ans, 20 ans et plus, avant la main mise sur l’environnement par les escrocs de l’éolien, sont devenus aujourd’hui des déserts. Merci aux Verts, aux voyous de l’industrie, aux profiteurs de tout poil et aux faiseurs de morale qui donnent des leçons d’écologie .
Carole, chasseresse
Bravo à ceux qui commente avec intelligence leur vécu.. moi je suis du nord et par faute de gibier comme beaucoup d’entre nous, chassons la palombe, je pense avoir déjà vu c pigeons migratoire au nombre hallucinant, c magnifique lorsqu’il se posent au dortoir, après il faut que l’on préserve ce gibier aussi, car comme vs dites les migration ne sont plus les mêmes, ont les aperçoit seulement maintenant… par chez nous.. bonne chasse à tous…
En bord de mer dans le sud les palombes passent face au vent ouest pour être plus basse pour le tir 😜
Mabiy bonsoir , vous avez de la chance sur la bordure méditerranéenne les palombes passent… ici en bordure Atlantique plus précisément sur le bord du golfe de Gascogne elles ne passent plus ou très partiellement, il y a 40 ans , ICI passaient des vols importants le couloir migratoire s est déplacé plus oriental ( Dordogne sud Gironde nord lot et Garonne) et paradoxalement au pied des Pyrénées elles passent sur St jean de luz , passent sur Ciboure , une connaissance chasse en bord d océan entre behobie et ciboure me l’ a affirmé .
Dans le nord aussi souvent de plus grosse migration avec des vents so contrairement aux canards
Bonsoir je vous ai laissé un commentaire ce soir , suis je censuré ?
APRÈS lecture du commentaire sur la migration du ramier (palombe en Sud-ouest) par Jacques Cheval je ferai une petite remarque , l auteur précise que l oiseau est exclusivement diurne. J affirme pour avoir chassé dans un col Pyrénéen lieur dit » Les Agudes » vers St jean -pied de port avoir vu des vols en pleine nuit franchir la montagne les ramiers sont aussi NOCTURNES .Cordialement
Exact, très documenté via observations radar.
Bonjour,
Sur le dernier point concernant les vents, c’est complètement l’inverse. C’est le vent de Sud qui arrive donc de face et améliore la portance des oiseaux qui favorise leur passage. Par ailleurs, les oiseaux préfèrent généralement (suivant les conditions météo) passer en bordure de côte car le vent est laminaire (sans ou avec moins de turbulences). Même remarque sur le comportement de passage, si les conditions sont favorables, le passage se fait aussi la nuit… A corriger dans l’article. Merci.