Dans un contexte de chasse-bashing où notre passion est devenue un loisir scruté et épié de toutes parts afin d’être stigmatisée pour faire les choux gras de la presse généraliste, ce début de saison de chasse est aussi l’occasion de faire le bilan sur les accidents de la saison précédente, avec comme à chaque fois des chiffres très bas.
La tendance à la baisse des accidents de chasse depuis les années 2000 s’est encore confirmée en 2023/2024 avec 6 décès, soit le nombre le plus bas jamais enregistré. Cela représente une baisse des accidents mortels de 77 % en 20 ans. Sur les 6 victimes, les 6 sont chasseurs, comme l’année dernière, donc aucun non-chasseur, fort heureusement, n’a perdu la vie.
Les accidents (non mortels) sont en revanche en légère augmentation avec 97 cas enregistrés sur la saison, cela représente une baisse de 42 % tout de même sur 20 ans !
Voyons maintenant plus en détail la répartition de ces accidents et leurs origines. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, et malgré 1 500 000 grands animaux tués, la chasse du grand gibier n’est pas beaucoup plus accidentogène que celle du petit gibier puisqu’elle représente 55 % des accidents contre 45 % pour le petit gibier. 40 % des accidents sont des auto-accidents, le reste ayant lieu avec un tiers.
Concernant la chasse du grand gibier, 42 % des accidents ont lieu à cause d’un tir dans l’angle des 30°, c’est à notre sens le point le plus grave à noter, car ce n’est pourtant pas faute d’obliger et de marteler cette consigne devenue de nos jours élémentaire. Vient ensuite une mauvaise manipulation de l’arme, qui engendre 19 % des accidents, 9 % avec des tirs dans la traque (!!), 9 % à cause d’un canon obstrué, 8 % à cause d’une chute, 8 % à cause de la bretelle, 2 % à cause d’une arme chargée au poste, 2 % à cause d’un tir non identifié et enfin 1 % seulement suite à un ricochet hors des 30°.
Au niveau du petit gibier, les causes sont différentes et 59 % des accidents sont dus à une mauvaise prise en compte de l’environnement (tir trop bas, trop près, dans de mauvaises conditions de visibilité…), comme on peut le constater sur le graphique ci-dessous. Ce sont ensuite principalement une mauvaise manipulation de l’arme qui est à l’origine de plusieurs accidents.
S’agissant des dommages matériels causés par l’utilisation d’une arme, sans blessure corporelle, l’OFB observe une augmentation des signalements (103 contre 84 l’année précédente). Sur les 103 incidents recensés, 56 concernaient des tirs vers les habitations, 18 des tirs vers des véhicules et 29 des tirs sur des animaux domestiques. « Il est impossible de déterminer si cette augmentation statistique est liée à une augmentation du taux de déclaration des incidents ou si elle reflète une réelle augmentation des situations dangereuses », précise l’OFB.