Près de 100 ans après la rédaction du livre par Félix Salten, Bambi va de nouveau être adapté en format vidéo mais cette fois avec des scènes tirées du réel. L’occasion de sortir encore une fois les mouchoirs face à une mise en scène des animaux pensée par des humains pour des humains.
Un nouveau Bambi mais toujours la même histoire.
Dans ce nouveau Bambi qui sortira au cinéma en octobre prochain, la conception du film est totalement différente des versions antérieures puisqu’il sera monté à partir d’images réelles mettant en scène de véritables animaux.
On retrouvera donc les débuts de Bambi, le petit faon qui va perdre sa mère dans un tragique meurtre perpétré par les vilains chasseurs qui sont déjà affichés dans la bande annonce comme le grand méchant de l’histoire.
Si on ajoute à cela l’anthropomorphisation habituelle que l’on connaît de l’œuvre pourtant elle même écrite à l’origine par un chasseur, on peut s’attendre à un beau film mais relativement à côté de la plaque en terme de représentation de la nature.
Difficile de connaître le positionnement de ce nouveau Bambi vis à vis de l’évènement principal, à savoir lorsque les chasseurs vont tuer sa mère.
Sera-t-il présenté comme un véritable assassinat perpétré par des dégénérés ou assimilé à un acte de prédation comme ce pourrait être le cas d’un loup ou d’un ours?
Rien n’est moins sûr et pourtant, à entendre la douce voix de Mylène Farmer narrer les aventures de Bambi, ce dernier va nouer « des amitiés insoupçonnées », on comprend donc que la représentation humaine du monde animal sera omniprésente.
Des prises de vues pas si réelles que cela.
L’objectif du film comme de l’œuvre originale est de montrer à quel point les cycles sont importants dans la nature comme l’indique la production du film :
« Toute l’histoire de Bambi est construite sur le thème des cycles : les saisons,
la naissance, la vie et la mort ici traitée sous la forme de la métaphore de la disparition… La connaissance passe par la découverte de la nature, l’apprentissage par les efforts que Bambi doit faire pour grandir. La succession des générations et l’identification aux aînés sont des thèmes récurrents dans ce conte initiatique. »
Les images n’ont pour autant pas été tournées en milieu naturel comme pourront le croire beaucoup de spectateurs mais ont été prises dans des lieux maîtrisés avec des animaux entrainés pour passer devant la caméras. C’est un fait que les animalistes les plus radicaux vont surement trouver abject car finalement, les animaux auront été « exploités » pour les besoins du film.
Blague à part, la production a expliqué comment les choses se sont déroulées avec les animaux :
« Aucune contrainte, de la patience et beaucoup de bienveillance ! Voilà les trois règles animalières que nous nous sommes données pour faire vivre Bambi et ses amis à l’écran. Si nos « acteurs », faons, biches, daguet, cerf, corneille, lapin, raton laveur, loup n’ont pas peur de l’homme, vivant dans le Parc d’Animal Contact, ils restent néanmoins des animaux sauvages. »
Il faudra donc attendre de voir le film pour savoir quelle image de la chasse ce dernier va véhiculer et même s’il ne faut pas s’attendre à ce que les chasseurs aient le beau rôle, nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise ou la chasse serait finalement un élément tout aussi naturel que le reste.