Une laie et ses marcassins sèment la pagaille et divisent les habitants de l’île de Groix

Le sanglier est un animal à l’origine de nombreux débats. Les suidés sont responsables de gros dégâts dans les cultures et sur les espaces verts mais leurs intrusions régulières dans les zones urbaines continuent d’alimenter les conversations. Si les sangliers font autant parler d’eux sur le continent, l’apparition d’une laie sur une île peut également prendre des proportions étonnantes.

La laie serait arrivée à la nage.

C’est vers la mi-mars que la laie a été vue pour la première fois par des insulaires. Le sanglier aurait traversé à la nage la dizaine de kilomètres qui sépare l’île de Groix du continent et a choisi de s’y installer.

Pour les chasseurs locaux, la laie a sans doute pu effectuer sa traversée avec l’aide des grandes marées. Le sanglier est un animal qui nage très bien et si les conditions sont favorables, ils peuvent parcourir des distances impressionnantes.

Sur cette île d’environ 15km² située dans le golfe de Gascogne, au large de la côte Bretonne, ou résident un peu plus de 2000 habitants, l’arrivée d’une laie n’est pas passée inaperçue. De plus, la laie n’est pas arrivée seule. La femelle était gestante et depuis son arrivée à Groix, elle a mis bas non loin des habitations. Elle a donc donné naissance à 3 marcassins qui arpentent depuis les terres de l’île aux côtés de leur mère.

A lire aussi : Une laie donne naissance à ses petits dans le jardin d’un couple désormais bien embêté, la Fondation Brigitte Bardot s’en mêle

La situation peut faire rêver bon nombre d’animalistes qui trouveront assurément l’histoire palpitante et émouvante mais dans les faits, l’arrivée des suidés pose quelques problèmes.

Les sangliers, un sujet qui sème la zizanie entre les Groisillons et les Groisillones.

Comme sur le continent, les habitants se posent de nombreuses questions sur la suite des évènements. Les sangliers ont déjà causé des dégâts sur les terrains de plusieurs personnes et la mairie se demande bien comment sortir de cette situation.

Le dossier est épineux car les habitants sont divisés en plusieurs camps. Les uns prônent la protection à tout prix de la laie et de ses marcassins tandis que les autres aimeraient que le problème soit pris à bras le corps, d’autres encore ne veulent pas des sangliers mais ne veulent pas non plus qu’ils soient abattus.

Cela a donné lieu à des échanges fournis entre chasseurs et non chasseurs, alors que d’autres habitants ne sont ni pour ni contre mais aimeraient qu’une solution soit trouvée pour que les marcassins ne soient pas abattus.

Ce fut l’occasion pour les anti-chasse de partager leurs théories sur les subventions touchées par les Fédérations de chasse qu’ils jugent aberrantes ou sur le fait que la laie n’a pas pu traverser à la nage et que c’est forcément un chasseur qui l’a attrapée avant de venir la lâcher sur l’île. Ce fut également l’opportunité pour des représentants d’associations animalistes de proposer leurs solutions « simples » à mettre en place pour cohabiter avec les sangliers : pose de clôtures, stérilisation, castration, suivi sanitaire, etc.

Pour le moment, la mairie semble bien ennuyée par l’apparition de cette laie et de sa progéniture. Les réunions se succèdent et il a été demandé à la préfecture de se rapprocher de la Fédération des chasseurs afin de trouver une solution au problème.

Ce qui est sûr, c’est que la présence des suidés n’a pas fini de déchaîner les passions et que les discussions animées sont loin d’être terminées sur l’île de Groix!