Fin des appellations « steak végétal » ou « saucisse végane » mais seulement pour les entreprises Françaises

Hier en milieu de journée, le Premier ministre Gabriel Attal annonçait fièrement sur les réseaux sociaux qu’un décret qui interdisait l’utilisation du vocabulaire de la boucherie pour les substituts végétaux avait été publié. Cette mesure laisse un goût pourrait finalement s’avérer être une véritable bombe à retardement car elle interdit l’utilisation de ce vocabulaire aux entreprises Françaises mais pas à l’international.

Terminé les jambons végétariens et autres steaks véganes.

Face à la colère des agriculteurs, le gouvernement essaie de mettre en place un certain nombre de mesures en faveur du monde paysan, espérant parvenir à canaliser leur mouvement qui dure maintenant depuis des semaines.

L’une de leurs revendications était d’interdire l’utilisation de plusieurs dénominations de produits réservées à la filière viande par les fabricants de produits véganes tels que les « steaks végétaux » et autres « bacons végétariens ».

Les éleveurs voulaient préserver leurs produits face aux substituts qui tentent de parasiter leur marché en donnant des noms très proches de morceaux de viande à leurs propres produits qui ne contiennent que des végétaux.

C’est ainsi que l’on a vu arriver dans nos rayons les « cordons bleus véganes », les « saucisses de soja » ou encore les « nuggets de blé ».

Pour répondre aux attentes des agriculteurs, le gouvernement a donc décidé de mettre un terme à ces dénominations qui pouvaient selon eux flouer les consommateurs ors de l’achat.

Cette théorie a bien du mal a convaincre du côté des consommateurs qui affirment qu’ils sont bien capables de vérifier eux-mêmes leurs achats mais comprennent que les agriculteurs réagissent contre les fabricants de substituts végétaux qui essaient de parasiter leur activité et dénigrent souvent la filière viande.

La mesure va donc remettre l’église au milieu du village et forcer les fabricants de produits végétaux à nommer eux-mêmes leurs produits plutôt que d’essayer de reproduire de véritables pièces de viandes ou de charcuterie. Malheureusement, tous les acteurs du marché ne seront pas logés à la même enseigne.

La mesure ne va handicaper que les entreprises Françaises.

Cette mesure va forcément faire plaisir à tous ceux qui en ont assez d’entendre les véganes les plus militants essayer de convertir à tous prix le monde entier à leur régime alimentaire. La filière viande va également s’en réjouir mais au final, seules les entreprises Françaises sont concernées par la mesure.

Comme l’indique l’article 5 du décret : « Les produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l’Union européenne ou dans un pays tiers, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret. »

Cela signifie qu’un fabricant Français ne pourra plus utiliser le terme de steak végétal sur ses emballages tandis qu’une société Polonaise aura tout à fait le droit de le faire.

Les fabricants Français de substituts végétaux sont donc vent debout face à ce qu’ils perçoivent comme de la concurrence déloyale et ils n’ont pas tout à fait tort.

Du côté des agriculteurs aussi, le bas blesse car les entreprises Françaises qui fabriquent certaines produits tels que les nuggets de blé et autres boulettes de lentilles font potentiellement travailler les agriculteurs Français. A long terme, ce décret risque donc de faire baisser l’activité de certains agriculteurs plutôt que de la favoriser, au profit des entreprises européennes qui pourront essuyer leurs pieds sur les entreprises Françaises avant d’entrer sur notre marché.

En ce qui concerne les végétariens et véganes de France, ils n’auront donc plus accès aux produits fabriqués en France et devront donc se tourner vers les saucisses végétales de pays de l’Est ou de steaks de soja américains qui pourront continuer à utiliser ces termes jusqu’à ce que les entreprises Françaises innovent dans le choix du nom de leurs produits.