Loi sur l’importation des trophées de chasse en France, Willy Schraen dénonce « une leçon d’écologie néocolonialiste »

Un projet de loi va être examiné par les parlementaires à l’Assemblée Nationale le 29 janvier sur demande de la députée EELV Sandra Regol. Un amendement avait déjà été validé en ce sens en 2023 mais cette fois, il s’agit d’interdire définitivement l’importation de trophées de chasse dont les espèces sont sur la liste des animaux protégés au niveau Européen. Dans un courrier lapidaire adressé aux élus de l’Assemblée Nationale ainsi qu’au ministre de la Transition écologique, Willy Schraen dénonce les travers de ce projet de loi .

La colère du Président de la Fédération Nationale des Chasseurs.

Dès les premières lignes de sa missive, Willy Schraen donne le ton. Il explique que c’est « avec une colère non dissimulée » qu’il attire l’attention des parlementaires sur l’hypocrisie et sur les dégâts potentiels pour les pays du continent africain concernés qu’une telle loi représente.

« Je tiens à vous dire que j’ai rencontré ou échangé ces derniers jours avec certains représentants des pays qui accueillent des chasseurs en nombre chaque année. Aucun n’est favorable à cette leçon d’écologie néocolonialiste, qui incarne à juste titre un vieux relent raciste en pensant que ces gens sont incapables de gérer leurs animaux sauvages. »

Car c’est un fait, interdire l’importation des trophées issus de la chasse dans ces pays, c’est affirmer qu’ils ne savent pas gérer les populations sur leurs propres territoires. Il s’agit donc d’une réelle remise en question de la souveraineté de ces pays sur la question de la biodiversité.

En une phrase, Willy Schraen résume assez bien la situation :

« L’écologie punitive, grande donneuse de leçons idéologiques et dogmatiques, tente à nouveau de franchir nos frontières pour aller faire le bonheur des autres alors qu’ils ne lui ont rien demandé ».

L’objectif est bien de faire mourir la chasse dans ces pays qui représente pourtant une source de revenus importante pour certaines populations.

Des revenus mais pas que.

Lorsque des étrangers se rendent dans ces pays pour chasser, les écologistes imaginent qu’ils sautent dans des 4×4 et arpentent la rase campagne pour tirer sur les premiers animaux venus.

Sur le terrain, les choses sont heureusement bien différentes. Certes, les chasseurs qui souhaitent s’offrir une aventure inoubliable et à des kilomètres de ce qu’ils ont l’opportunité de faire habituellement dépensent beaucoup d’argent. Ces déplacements sont sources de revenus importants pour les populations locales qui utilisent l’argent investi par les chasseurs pour vivre mais aussi pour entretenir le tourisme cynégétique.

Des services d’anti-braconnage sont financés, les habitats sont entretenus et les espèces concernées sont surveillées comme l’huile sur le feu pour s’assurer que les populations se tiennent.

La chasse a donc un impact positif sur l’entretien des espèces les plus à risques puisque si les revenus qui en découlent devaient disparaître, c’est le braconnage qui prendrait le dessus et ce serait alors une véritable catastrophe.

C’est ce qui s’est passé notamment au Botswana comme le rappelle Willy Schraen dans son courrier.

« Regardez honnêtement ce qu’il s’est passé au Botswana ces dernières années. La chasse a été suspendue. La conséquence directe a été en quelques années le tir non réglementé de nombreuses espèces par les locaux, mettant en danger directement l’avenir de celles-ci. Le Botswana a donc rapidement réouvert la chasse avant qu’il ne soit trop tard. »

Même en dehors de toute considérations cynégétiques, certaines espèces représentent un risque pour les locaux. Un grand fauve qui menace un village, ou le bétail, périra de toute façon d’un empoisonnement ou d’une rafale de fusil automatique conservé par les habitants devant se défendre.

La chasse de ces animaux est extrêmement réglementée, les animaux sont choisis avec soins pour ne pas porter préjudice aux populations et ce tourisme cynégétique permet à de nombreuses personnes de vivre à travers le monde mais l’idéologie écologiste radicale veut imposer sa toute puissance.

L’interdiction de l’importation des trophées n’aurait pas d’autres effets que de laisser mourir à petit feu les populations humaines comme les espèces concernées qui devront se débrouiller seuls et faire face à bien d’autres dangers.

« En interdisant le débouché, cette loi mettrait à genoux de nombreux pays qui grâce à la chasse développe leurs territoires et préservent une faune sauvage en bonne état de conservation. »

Pour toutes ces raisons, la FNC a donc fait savoir qu’elle s’opposait à ce projet de loi et demande son retrait, ou son rejet, par l’Assemblée Nationale le 29 janvier prochain.