La nature est souvent considérée comme fragile par la société moderne et beaucoup voudraient la mettre sous cloche pour « la préserver ». Cette façon de procéder n’est pas viable car les espèces sont alors soumises à de terribles problématiques comme le braconnage, les prédateurs, la maladie, la difficulté de reproduction etc. Au Kazakhstan, le Saïga a retrouvé un niveau de population d’ampleur qui pousse aujourd’hui les autorités à en autoriser de nouveau la chasse.
Le Saïga, une antilope du Kazakhstan longtemps considérée comme une espèce menacée.
Très facilement reconnaissable à son physique que l’on pourrait qualifier d’insolite, le Saïga possède une tête avec un museau qui ressemble quelque peu à une sorte de trompe.
C’est un animal que l’on retrouve essentiellement dans les steppes des pays de l’Est mais la plupart des individus qui constituent la population mondiale vit au Kazakhstan.
Avec la chute de l’URSS, les pays de l’ex Union Soviétique se sont retrouvés en grande difficulté et les populations ont été contraintes au braconnage pour survivre. C’est dans ce contexte que le déclin des populations de Saïga a débuté.
Le braconnage a eu des effets négatifs sur le nombre d’individus pendant des années et leur habitat a été régulièrement mis en danger ce qui a porté la population totale à quelque dizaine de milliers d’individus dans les années 2000 alors qu’ils étaient encore près de 2 millions à la fin des années 1950.
Des mesures de protection de l’espère considérée comme menacée ont alors été prises à partir de 2006 mais une maladie infectieuse va décimer plus de 100 000 Saïgas en 2015.
Les mesures ont été maintenues et les prélèvements extrêmement contrôlés pour parvenir à faire remonter de manière significative la population de cette espèce qui aurait bien pu disparaître.
Les efforts ont payé et la population a retrouvé son niveau d’antan.
Les mesures de protection, les moratoires sur l’abattage et les mesures prises pour gérer l’augmentation trop forte de cette population au Kazakhstan ont permis de retrouver un niveau assez élevé avec plus de 2 millions de Saïgas dont la quasi-totalité se trouve dans le pays.
Pour autant, la réglementation actuelle commence à montrer ses limites et il faut désormais adapter la législation en rapport avec la réalité du terrain.
Si jusqu’ici, des captures à l’aide de filet ou le tir de nuit permettent de gérer la population de Saïgas, l’impact que cette espèce commence à avoir sur les cultures pose de sérieux problèmes. Le montant des dégâts s’élève cette année à plus de 23 millions d’euros et il faut trouver un moyen plus efficace de réguler le Saïga sans que la dépense ne repose encore une fois sur le compte de l’Etat.
De plus, les autorités indiquent que le Saïga est un animal très respecté au Kazakhstan. Par conséquent, l’abattage pur et dur n’est pas une solution très satisfaisante pour ces derniers qui préfèrent retrouver une chasse raisonnée et organisée de cette espèce.
Ajoutez à cela que le Saïga ne compte aujourd’hui pas assez de prédateurs naturels, il y a donc toutes les chances pour que le Kazakhstan ouvre de nouveau la chasse de cette antilope.
C’est une excellente nouvelle pour les chasseurs mais aussi et surtout pour l’espèce car si elle est de nouveau chassable, c’est que la population se porte bien.