L’oie cendrée est un oiseau palmipède appartenant à la famille des anatidés qui regroupe également les canards et les cygnes. Elle est présente sur l’ensemble du territoire européen. La plupart des oies cendrées observées en France nichent sur des zones humides de l’est de l’Allemagne jusqu’à la toundra du nord de la Scandinavie.
Caractéristique:
L’oie cendrée est la plus corpulente des oies sauvages qui vivent en France. Elle pèse entre 2 à 4,5 kg et atteint une envergure de 1,80 m. Elle se caractérise également par son fort bec triangulaire orange souvent nuancé de rose. En vol, on remarque le croupion blanc, et surtout la large zone gris très pâle à l’avant de l’aile qui tranche nettement sur le gris-brun foncé du reste du plumage. On peut la confondre avec deux autres espèces d’oies « grises » que l’on rencontre en Europe : l’oie des moissons et l’oie rieuse.
Comportement et reproduction:
Au printemps, elle fréquente les marécages, les bords des lacs à la végétation riveraine importante. En hiver, elle recherche la douceur côtière et les endroits abrités. On la retrouve donc plutôt en bordure des réservoirs
artificiels, des lacs et des estuaires mais aussi dans les prairies vallonnées et les champs talutés.
Les couples se forment à l’âge de 3 ou 4 ans et les partenaires sont unis pour la vie. La saison de ponte débute fin mars et atteint son maximum entre la mi-avril et la mi-mai en fonction de la latitude du pays.
La femelle dépose 6 oeufs en moyenne dans un nid placé soit au sol, soit sur un amas de végétation flottante, souvent à l’abri d’un arbre, d’un buisson ou de roseaux. Après 27 à 28 jours d’incubation, elle donne naissance à des oisons recouverts d’un duvet. Capables de voler au bout de 50 à 60 jours, ils resteront avec les parents jusqu’au début de l’hiver suivant.
Alimentation
Son régime alimentaire est essentiellement végétal en automne-hiver : graines, jeunes pousses de céréales ou de colza, feuilles de betteraves. Pendant la période de reproduction, insectes, larves, lombrics et petits mollusques assurent l’alimentation des adultes et des poussins.
Migration et hivernage
En migration, elle se déplace aussi bien de jour que de nuit et à des altitudes variables selon les conditions météorologiques. Elle adopte des formations de vol en « V » où le meneur est régulièrement remplacé. La migration prénuptiale débute dès la dernière décade de janvier et culmine généralement entre mi-février et début mars selon les années. Quelques vols peuvent encore être observés jusqu’à la mi-avril. Au cours de cette migration, plusieurs milliers d’oiseaux fréquentent principalement le centre et l’ouest de la France. Les suivis réalisés par l’ONCFS et les fédérations de chasseurs, sur 93 zones humides françaises, ont recensé des populations hivernantes pouvant atteindre les 10 500 individus.
La migration post-nuptiale commence en septembre et s’achève vers la mi-décembre. Le premier afflux notable a lieu dans la deuxième quinzaine d’octobre, suivi d’un autre vers la mi-novembre.
Ces deux vagues de passage concernent principalement les oies cendrées « baltiques ». D’autres mouvements sont notés fin novembre-début décembre qui intéressent surtout les oies originaires de Norvège. Au cours de cette migration, la plupart des oies cendrées rejoignent directement leurs sites d’hivernage en péninsule ibérique. Les haltes migratoires sont donc peu nombreuses en France et généralement de courte durée. Aujourd’hui, une centaine de couples niche en France.