Ce dimanche 22 janvier, à partir de 7h du matin à Ajaccio, une cinquantaine de chasseurs se sont réunis pour organiser une battue administrative dans les quartiers du Siletto, du Vazzio et de Pietralba. C’est une dizaine de sangliers qui ont été prélevés après plusieurs heures de traque.
Antoine Paolini, lieutenant en louveterie se félicite, selon lui : « Ce n’est pas évident de faire des battues administratives en ville. On a pu mettre en place ce dispositif et nous en sommes très satisfaits. Même si rien n’est définitif, je pense qu’on aura des résultats. On verra dans les jours à venir”.
Dans le centre ville de la cité impériale d’Ajaccio, les sangliers n’ont de cesse de proliférer. Il faut souligner que cette situation a été aggravée par la crise du Covid-19 et les différents confinements ainsi que par l’augmentation des déchets produits par les agglomérations. Selon la municipalité d’Ajaccio, il y a eu 10 interventions pour enlever des carcasses de sangliers sur la voirie en 2021, contre 21 l’année suivante.
Mais évidemment, les sangliers causent également des nuisances pour les habitants. Le président de la fédération des chasseurs de la Corse du Sud : Ange-Dominique Manenti s’exprime à ce sujet : « Nous avons de plus en plus de remontée de la part des habitants des quartiers où les sangliers se promenaient même en plein jour. Ça pouvait occasionner des mésaventures qui pouvaient être désagréables comme des personnes qui auraient pu se faire attaquer, des chiens ou des personnes âgées qui auraient pu subir la présence des sangliers ».
Cette battue administrative est donc la solution qui a été choisie mais elle ne fait tout de même pas l’unanimité. Certaines associations de défense de l’environnement ont eu vent de cette décision et réclament qu’il soit trouvé des méthodes « plus éthique » pour résoudre ce problème. Laurence Constentin est membre de l’association Global Earth Keeper et s’exprime à ce sujet : « l y a déjà eu des battues, cet été, il y en a eu pendant trois mois, et des retours que j’ai pu avoir, ça n’a pas réglé le problème. Ça l’aurait même augmenté. Avant d’en arriver à la solution du fusil, qui semble être celle qui est toujours adoptée, on voudrait d’abord comprendre ce qui fait qu’il y ait autant de sangliers en ville alors que dans les montagnes, on n’est pas envahi de sangliers. On voudrait connaître les raisons de leur présence » dit-elle.
Le président de la fédération de chasse de la corse du sud, quant à lui, attend quelques jours afin de faire un constat. Cela lui permettra de faire un bilan et d’estimer si oui ou non, il est judicieux d’organiser une seconde battue pour maintenir l’ordre dans ces quartiers d’Ajaccio.