Les sangliers hybrides de Fukushima

Dans les environs abandonnés de Fukushima, 10 ans après la catastrophe, des études viennent d’être menées sur les espèces qui y vivent toujours. Car en effet, approximativement 160 000 citoyens ont été évacués mais qu’en est-il de la population animale ?  C’est la question que se sont posé les scientifiques et quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils y ont découvert d’étranges sangliers !

Désormais privés de prédateurs naturels qui jusqu’alors était le rôle des humains, la population de sangliers dans la zone est passée de 49 000 à 62 000 individus en l’espace de 4 ans entre 2014 et 2018. Les sangliers n’ont pas seulement proliféré pendant cette période, effectivement il semble qu’ils aient fait de nouvelles rencontres.

Après avoir effectué des analyses ADN sur 243 sujets, il s’est avéré que 18 d’entre eux ont montré ce que les scientifiques appellent une invasion biologique. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraitre, ce dérèglement ne semble pas venir des radiations présentes à proximité de la catastrophe nucléaire mais plutôt d’une étonnante présence de gènes de cochons domestiques au sein de l’ADN des sangliers.

L’explication serait la suivante : lors de la catastrophe, les fermes ont été abandonnées et il est estimé qu’environ 30 000 cochons se sont échappés afin de pouvoir survivre. Étant donné que les cochons et les sangliers appartiennent à la même espèce, certains croisements auraient donné naissance à des hybrides.

Au final, le sanglier étant un animal tout de même plus robuste et plus en mesure à s’adapter aux changements environnementaux, il a tendance à s’accoupler à nouveaux avec ses congénères ce qui fait que d’ici quelque temps, le pourcentage de gènes de cochons domestiques devrait diminuer puis finir par complètement disparaitre et revenir à la normale selon les spécialistes.

Une situation similaire a été observée dans la zone d’exclusion de Tchernobyl après la catastrophe de 1986, la population de sanglier a soudainement considérablement augmenté et lorsque les prédateurs et les maladies ont refait surface, la population c’est stabilisé puis a décliné.

Observerons-nous le même phénomène avec Fukushima ?

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