Le réseau SAGIR/ONCFS communique au sujet d’une mortalité anormale de cervidés dans 4 départements. Voici le communiqué :
4 départements (Hautes-Pyrénées, Ariège, Savoie et Marne) ont déclaré des signaux anormaux de mortalité chez le Cerf élaphe. La mortalité est considérée comme anormale du fait de l’amplitude de la mortalité et parce qu’elle touche des adultes non sénescents.
Caractéristique des foyers :
Les conditions climatiques ont été particulières cette année avec un fort enneigement en montagne et de fortes inondations dans la Marne.
La mortalité touche plusieurs catégories d’âge, les animaux sont fréquemment amaigris.
La mortalité est généralement très agrégée dans l’espace (plusieurs dizaines d’animaux découverts à l’échelle d’une même commune) et bien qu’elle ait commencé par endroits en automne, elle s’est accélérée entre décembre 2017 et mars 2018.
L’amaigrissement observé chez les animaux adultes n’est pas à l’origine de la mortalité mais serait plutôt un facteur aggravant. Le processus de mortalité observé est plutôt de type aigu à suraigu avec de possibles troubles neurologiques (animaux indolents, visibles la journée, qui se laissent approcher). L’agent causal pourrait provoquer une soif importante due à une hyperthermie ou polydipsie (certains animaux ont été retrouvés morts dans l’eau).
Les synthèses épidémiologiques réalisées sur les différents foyers de mortalité sont en faveur d’une maladie à forte composante environnementale et d’un agent à transmission indirecte.
Un diagnostic d’exclusion des principaux dangers sanitaires et une exploration virale large spectre ont rapidement été mis en place sur les prélèvements conservatoires disponibles.
Adénovirus, orbivirus, herpesvirus et CWD n’ont pas été détectés.
La cellule diagnostique nationale SAGIR a été activée dès la vérification du caractère anormal de la mortalité afin de progresser rapidement et collectivement sur le diagnostic.
La principale maladie suspectée à ce jour est une entérotoxémie. Certaines entérotoxémies sont en effet susceptibles d’engendrer de fortes mortalités chez les ruminants (ex : entérotoxémie à Clostridium septicum)
Le diagnostic de cette maladie est difficile sur animaux sauvages car il nécessite d’avoir des cadavres très frais. Des investigations sont en cours afin de vérifier cette hypothèse dans les différents foyers.
Si vous faites face à des foyers de mortalité ayant les mêmes caractéristiques et en particulier si la mortalité concerne des adultes, nous vous serions reconnaissants de nous les signaler rapidement afin que nous puissions mettre rapidement en œuvre un diagnostic sur des cadavres frais.
Nous vous invitons également à vous rapprocher d’observateurs très implantés en milieu forestier comme les agents de l’ONF ou les chercheurs de mue, afin de vous assurer qu’aucune mortalité particulière n’a lieu dans votre département.
Pour toutes informations :
Administratrice – Réseau « Ongulés sauvages »
Unité Cervidés – Sanglier
Direction de la Recherche et de l’Expertise
03 88 71 41 09
aurelie.barboiron@oncfs.gouv.fr