Sur les 7 ours que nos chasseurs auront récolté (31 au total en 2017 sur la zone), le dernier de la saison a une histoire un peu particulière…
6 jours avant l’arrivée du dernier groupe de la saison, nous apprenons l’annulation d’un de nos chasseurs pour des raisons urgentes d’hospitalisation (problème à l’œil). De dernière minute, à la demande du Papa, nous avons pu ré-organiser la venue de son fils Sébastian, 48 heures avant le décollage….
Sébastian, jeune chasseur Allemand, passionné mais pas acharné, ignore tout de la chasse à l’ours et des mœurs de cet animal. Il ignorait encore plus se rendre un jour au Québec et surtout de façon aussi précipitée pour le chasser.
Quelques heures pour préparer la valise et en aucun cas le temps « de rêver » des bonnes choses à venir comme on aime tous le faire avant un voyage ou un bon weekend de chasse qui se prépare… Rendez vous à l’aéroport international de Francfort avec ses deux amis qui le rejoignent… 7h30 de vol… 6h de décalage horaire (en moins)… 5 heures de pick-up démesuré… 70 et derniers kilomètres de piste… pour enfin arriver sur ce merveilleux campement, au pied d’un lac digne d’une véritable mer intérieur et ou l’ambiance « Tom Sawyer » règne. La grande et inattendue aventure commence…
L’histoire se déroule fin Juin 2017, dans l’Outaouais. Notre pourvoirie exclusive fait 100 000 Ha. Le semaine est particulièrement pluvieuse et il y a beaucoup de vent. La forêt est froide et humide, l’activité des ours médiocre en raison d’un printemps décalé, les vagues sur les lacs sont parfois importantes, et, pour tout dire, même la pêche est compliquée cette semaine. Notre jeune chasseur n’a évidemment pas eu un délai suffisent pour organiser sa venue avec une arme. Il utilisera alors une 270 WSM prêtée par son guide.
Dès le premier jour, jouant au prétentieux (car il y en a toujours un dans chaque groupe de « chasseurs – voyageurs 😉 ), Sébastian jure à ses amis de trouver un « Kapital bär » (« gros ours », en Allemand)… Les jours passent, les affûts s’enchaînent et toujours rien à signaler… Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucun ours ne fut même observé par ce jeune Nemrod (La semaine est certes « mauvaise » d’un point de vue météorologique mais la population d’ursidé sur la zone est très importante… à un point que nous garantissons les résultats en une semaine). Dernier jour de chasse… à 1 heure environ de la fermeture 2017…. la pression monte sérieusement pour Sébastian et son guide qui peine à imaginer son chasseur rentrer à la maison sans ours. Par chance, et comme par magie, durant les derniers instants de chasse, un ours qui semble de belle taille se présente furtivement à l’appât, disparaît, puis ré-apparaît… Le jeune chasseur saisi l’occasion rapidement et efficacement selon les conseils de son guide. Le coup part, l’immense forêt endormie se réveille sous la détonation. L’animal a disparu. Quelques minutes s’écoulent avant d’arriver à l’endroit du tir, les yeux balayent le sol humide à la recherche de sang ou autre indice positif… mais rien.
Le guide s’inquiète et pose alors l’évidente question: « Es tu sur de toi? »
Réponse immédiate: « Ich Kann doch nicht so ein Kühlschrank in eine Küche vorbei schiessen!!! » En d’autres mots « Je ne peux pas rater un frigo dans une cuisine!!! »
L’heure tourne et la visibilité et de plus en plus réduite, une recherche rapide « à vue » dans un périmètre très proche du tir est alors entamée.
Rapidement, et à quelques dizaines de mètres seulement (80m exactement), l’ours est retrouvé, mort et parfaitement tiré. Je vous laisse imaginez les sourires, les crient de joies puis l’ambiance qui auront formé cette nuit du 30 Juin 2017.
Trois jours après son 28 ème anniversaire, Sébastian aura eu la chance de prélever le dernier et le plus gros ours de la saison 2017 sur notre pourvoirie. Il pèse 158 kilos!